Retranscription de l’émission
Selon les derniers sondages, 42 % des Français n’excluent pas de voter FN aux municipales. Belle gifle pour le PS, qui s’en sentirait tout aplati vu la réaction fulgurante des médias, remue-ménage pour l’UMP qui a bien des cœurs à reconquérir. Certes, 42 %, ce n’est pas la moyenne absolue, mais, comme disent les masses, « ça commence à chauffer », sachant notamment que les partisans du « certainement » ou du « peut-être » représentent un cumul UMP notable.
Au-delà des chiffres, une réalité indéracinable se profile. Celle de l’insatisfaction ambiante. Politique migratoire catastrophique, voire quasi-inexistante, taxation galopante, politique familiale antifamiliale, réformes pénales encourageant la criminalité, politique internationale et notamment proche-orientale désastreuse, les ingérences de ces dernières années étant la plupart du temps mortifères pour les pays visés ou découlant de ces ingérences déplacées, je pense avant tout au cas malien.
Un bilan réjouissant ? Je ne crois pas. François Hollande est au plus bas de sa popularité et pour cause : les Français ne sont pas masochistes, il leur reste encore, primitivement parlant, cet instinct de survie qu’ont tous les êtres vivants de notre planète. Lorsque Jonathan Hayoun, président de l’Union des étudiants juifs, se fait du mauvais sang pour les métamorphoses éthiques du peuple français en évoquant les discours haineux du FN (« le FN tient des discours qui distillent la haine, attisent les peurs, agitent les préjugés ») il se retrouve automatiquement à côté de la plaque, car ne sont-ce pas les discours philanthropiques de l’équipe Ayrault qui, mis en pratique, ont contribué au morcellement de la France ? Comment peut-on continuer à surfer sur des notions dignes d’un salon d’antiquaires, le racisme par exemple, alors que les enjeux sont d’un autre ordre ?
Alain Soral, écrivain, essayiste, créateur du site Égalité & Réconciliation, nous a fait part de sa vision desdits enjeux. Voici son analyse.
LVdlR : Vous avez dit maintes fois que vous étiez hors de toute politique (…). Or, pour beaucoup de Français, vous incarnez l’image de la nouvelle opposition. Quels sont, M. Soral, les moyens dont vous usez dans votre lutte ? Quels sont vos objectifs ?
Alain Soral : Quand je dis que je suis hors de la politique, je veux dire que je suis hors de la politique politicienne traditionnelle, qui consiste à se présenter à des élections et à organiser des manifestations. On a remarqué depuis des années en France que les manifestations de rue n’amènent jamais à rien et que le système est tellement bien verrouillé que la politique politicienne nous amène toujours finalement à respecter et à nous soumettre aux règles du système de domination. En réalité, je fais donc de la politique mais différemment, en fonction des deux constats que je viens de vous énoncer.
Dans une vidéo vieille d’à peu près un an, vous dites que la France disparaît, qu’elle se pré-balkanise, qu’elle est donc complètement morcelée. Assiste-t-on à un lent déclin du pays ou alors la cocotte-minute est-elle sur le point de déborder ? Sommes-nous au seuil d’une révolution bien pire que celles que nous avions connu jusqu’à présent ?
Je constate que progressivement les élites officielles en France se sont mises à servir d’autres intérêts que la France et le peuple de France, se sont alignées sur les intérêts américains et israéliens notamment, ce qui a produit une double catastrophe : sociale, avec la désindustrialisation de la France, un chômage massif, une précarisation de l’emploi et une baisse des revenus des couches populaires et des classes moyennes ; sociétale, avec des tensions communautaires de plus en plus fortes entre Français de souche de culture catholique et les Français d’origine immigrée, souvent de confession musulmane, et souvent le tout manipulé par une toute-puissante communauté juive qui, à mon avis, se maintient dans sa domination en jouant ce jeu qui est de diviser pour régner, créant un climat de tension qui en effet pourrait faire penser à la période qui a précédé l’éclatement du Liban et la guerre civile libanaise, ou aussi la situation de la Yougoslavie quand les puissances atlantistes ont décidé de liquider la Yougoslavie de Tito fin années 80-début années 90.
Ces réalités concernent-elles plus la France, ou toute l’Europe d’une manière générale ?
Non, elles concernent tout le monde occidental soumis à l’économie de marché en régime néo-capitaliste financiarisé. Mais la France est un pays qui a une position particulière parce qu’elle a toujours été, notamment du temps du général de Gaulle, à la fois dans le camp atlantiste et en même temps sur une autre culture, étant toujours assez critique et adepte d’une position alternative par rapport à cette domination alternative, alors que l’Italie avait été totalement soumise, l’Espagne, d’une façon plus perverse, aussi, pareil pour l’Allemagne. Ainsi, la soumission de la France sur un plan à la fois culturel et économique est quelque chose de plus grave et de plus violent, me semble-t-il, car elle rompt avec des siècles et des siècles de tradition d’indépendance.
La France est un véritable eldorado pour une immigration pauvre, sous-qualifiée et surtout incontrôlable. Imaginons maintenant qu’il se produise un miracle en 2017 et qu’il y ait une Jeanne d’Arc qui débarque à l’Élysée. Suffira-t-il qu’elle coupe les pompes aspirantes de cette immigration de masse pour stopper les déplacements de cette dernière ou alors la solution à envisager serait éventuellement plus complexe ?
À l’heure actuelle, nous avons des gens à la tête du pays qui organisent l’immigration non pas dans l’intérêt de la France par rapport à une demande d’emploi mais dans un but de destruction du peuple de France. On peut le comprendre d’une façon immédiate en observant la politique de la gauche qui cherche des électeurs sur le plan syndical ou même sur le plan des élections locales en ne s’appuyant plus que sur les immigrés parce qu’ils ont depuis longtemps abandonné les ouvriers et c’est réciproque. Il s’agit donc d’une espèce de stratégie électoraliste dans le but de maintenir le pouvoir quitte à détruire le pays. Je pense par ailleurs que ça va encore plus loin. Le peuple de France st un peuple historiquement insoumis et que ce métissage forcé est aussi une stratégie pour affaiblir les capacités de défense.
Que faire de ces musulmans qui se disent « plus musulmans que Français » ? Considérez-vous que cette phrase traduit le refus total de ces gens de s’intégrer, eux qui pourtant sont français depuis une, voire deux générations ?
C’est un sujet beaucoup plus compliqué que ce que vous dites. Il y a en France une immense majorité de ce que j’appelle « les musulmans du quotidien » qui sont de petites gens qui ont été soumis à l’immigration sans le vouloir, qui ont travaillé humblement et discrètement sans jamais poser de problèmes. Et puis il y a aujourd’hui une nouvelle génération qui a été essentiellement manipulée par le PS pour détester la France et manipulée par les réseaux qataris, wahhabites pour perturber le climat, et c’est plutôt cette double manipulation qu’il faut montrer du doigt plutôt que de laisser croire que les musulmans seraient d’abord une communauté unifiée, ce qui n’est pas le cas, et qu’elle serait automotrice. En réalité, il y a une manipulation d’une population pauvre, désocialisée et musulmane pour parachever la déstabilisation du pays.
C’est plutôt dans ce sens-là qu’il faut le voir, en cherchant les causes sans s’enliser dans les effets, repérant ceux qui ont intérêt à pousser les musulmans à la radicalisation et à en faire une force de déstabilisation en France. Quand on s’intéresse à cette question comme je m’y intéresse depuis des années, on s’aperçoit finalement que cette dérive ne vient pas des musulmans français eux-mêmes mais d’une manipulation de l’extérieur qui a beaucoup à voir avec la stratégie néoconservatrice du choc des civilisations, utile à la domination impériale américaine dans le monde et qui se pratique en France.
Existe-t-il une solution pacifiste à ce problème ?
Il faudrait que le peuple de France puisse enfin remettre au pouvoir des représentants légitimes qui le représenteraient vraiment. Dès lors, nous prendrions des positions sur l’immigration incontrôlée qui seraient simplement une inversion des tendances, nous remettrions en avant l’assimilation française à la France respectable, pas à celle de Bernard-Henri Lévy, de François Hollande et de Laurent Fabius. Dès lors, je pense que le problème pourrait être réglé comme Poutine chez vous l’a réglé. Nous sommes dans une situation qui correspond à celle dans laquelle se trouvait la Russie avant que Poutine n’arrive, la Russie sous Eltsine, c’est-à-dire une situation où les élites sont dans la haute trahison. La question de l’immigration en France pourrait être réglée si nous avions des élites à nouveau légitimes dans le pays, car la question de l’islam en France est simplement le masque de la question de l’immigration, cette dernière étant incontrôlée, exponentielle et voulue.
Est-ce que le FN pourrait représenter cette élite légitime dont vous venez de parler ?
En tout cas, parmi tous les mouvements constitués qui existent et qui pèsent un peu, le FN a un degré d’indépendance suffisant pour tenter quelque chose dans cette direction-là. Tous les autres partis sont soumis à la stratégie impériale américano-sioniste néolibérale d’écrasement de la France.
Dans quelle mesure la coopération de la France avec la Russie est-elle plus efficace que sa coopération avec les États-Unis ?
C’est l’évidence ! L’Amérique nous pille avec sa logique de la dette et finalement ne nous achète pas grand-chose. Notre coopération vertueuse serait plutôt à l’est avec l’Allemagne et la Russie, tant sur le plan économique que sur le plan géopolitique. De toute façon, il serait temps de procéder à un rééquilibrage des coopérations entre le monde thalassocratique et l’Europe. Simplement pour cela, je vous le dis une fois de plus, il faudrait que nous ayons à la tête de notre pays des dirigeants qui ne soient pas des agents de la domination impériale atlantiste mais qui défendent les intérêts supérieurs de la France. Je crois que tous les analystes sérieux se rendent bien compte de ce déséquilibre et que les gens qui réfléchissent sérieusement souhaitent un rapprochement avec la Russie et s’étonnent, se scandalisent de la diabolisation complètement inique de la Russie de Poutine.
Françoise Compoint