Selon le le site d’information « Jutarnji List », cité par l’agence de presse Reuters, un pétrolier transportant du pétrole brut du Kurdistan irakien est entré dans le porte croate Omisalj. Ce pétrolier contenant 80 000 mètres cubes de pétrole devait être déchargé dimanche.
Il s’agit de la quatrième cargaison d’une telle envergure de brut en provenance du Kurdistan irakien, chargée dans un port de Turquie, à destination de la Croatie. Un tel événement est loin de devoir être pris à la légère car il démontre qu’en dépit de ses désaccords avec le gouvernement central de Bagdad sur l’exportation du pétrole, le Kurdistan a pu trouver des débouchés pour sa production.
Selon David Rigoulet-Roze, spécialiste des questions énergétiques au Moyen-Orient, s’exprimant sur TV5Monde, du pétrole du Kurdistan est exporté depuis janvier, via des camions citernes vers la Turquie.
Autre alternative en dehors de la voie maritime : depuis mai 2014, un pipeline ayant pour destination le port turc de Ceyhan permet également de fournir la Turquie en hydrocarbures. Laquelle assume pleinement ses relations économiques avec cette région d’Irak. Elle affirme même haut et clair destiner ce pétrole au marché international.
Le gouvernement du Kurdistan a en effet décidé d’octroyer des concessions pétrolières à des entreprises étrangères (Exxon Mobil, Chevron, Total) sans l’aval de Bagdad, avec l‘ouverture d’un oléoduc partant de Tak Tak (raffinerie dans la région d’Erbil), d’une capacité actuelle de transit vers la Turquie de 100 000 barils jour, pouvant atteindre à terme 400 000 barils jour.