Heidegger est un géant. Il y aura avant et après lui dans l’histoire de la pensée occidentale. De la classe d’Aristote. Leo Strauss dira de lui, en faisant référence au débat qui l’oppose à Cassirer lors de la conférence de Davos (sommet du XXe siècle pour la pensée), qu’il règne sur son siècle comme jamais aucun penseur n’a jamais régné sur le sien, seul (au XIXe, Nietzsche avait d’autres "monstres" en face de lui : Schopenhauer, Hegel et les autres).
Effectivement, le premier clown venu qui pense le réfuter par son prétendu nazisme, se ridiculise. Heidegger n’a jamais été nazi. Soral se laisse piéger pour le coup par la guerre informationnelle menée contre lui. On peut lui reprocher d’avoir forcé lui-même le sens de ses propres concepts, pendant une brèce période (notamment lorsqu’il dit du moyen de transport du führer acquiert lui-même une dimension "historiale"), essentiellement à des fins tactiques, voire de survie académique.
Quiconque le lit (il faut une dizaine d’années d’études de métaphysique pure pour mettre ses pas dans les siens) SAIT qu’au contraire la pensée de Heidegger est un rouleau compresseur CONTRE le nazisme (mais également contre l’humanisme en tant qu’il participe du problème qu’il prétend résoudre, étant lui même le produit de l’histoire de la métaphysique occidentale, de Platon à Nietzsche, avec laquelle sa pensée rompt de manière radicale).
On tape sur Heidegger parce-que personne ne l’ayant jamais réfuté en frontal (les deux seuls à l’avoir effectivement discuté en profondeur pour le critiquer au niveau qui convient sont le thomiste B. Mongis et E. Levinas, les autres n’étant pas même monté sur le ring, faute du niveau de profondeur requis...), et parce qu’effectivement sa pensée est un anti-humanisme et une arme de guerre intellectuelle terrible à la fois contre les religieux ("les Dieu adviennent dans le Temps, et par conséquent la méditation sur l’Etre est plus originelle que la théologie") et contre tout ce qui fait la culture de son siècle et qu’il qualifie "d’époque des visions du monde".
De quoi se tailler de solides inimitiés... un tel "crime" de lèse-majesté ne pouvait pas rester impuni... alors faute de pouvoir se mesurer à lui sur son terrain, on a tenté de le salir sur le terrain politique (à coup de citations tronquées, de falsifications, de mensonges discrédités depuis).
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Alain Soral ne devrait pas se laisser piéger par ce genre de bêtises. Même si tactiquement, on peut comprendre...