Thierry Noirault est un humaniste. Le dimanche 11 janvier 2015, ému, comme tout le monde, de ce qui se passe en France depuis le 7, il se rend au rassemblement muni de sa pancarte : « Je suis CHARLIE. Je suis HUMAIN. Je suis KOUACHI. Je suis LA VIE » (l’inscription était accompagnée d’un dessin en forme de cœur). La foule réagit de manière inattendue : il est prié de s’éloigner de la manifestation.
Mercredi 14, lorsqu’il apprend que Dieudonné est placé en garde à vue pour avoir dit se sentir Charlie Coulibaly, il se rend aussitôt au Commissariat le plus proche pour dire son indignation et son inquiétude de voir les autorités perdre toute raison.
Il est accueilli avec brutalité : « Vous avez bien fait de venir, lui dit-on, sinon nous serions venus vous chercher chez vous. » On lui apprend qu’une enquête est ouverte contre lui, pour le fait du dimanche, et il est aussitôt placé en garde à vue. Le lendemain, au terme de 22 heures de garde à vue, on lui délivre sa convocation devant le Tribunal correctionnel des Sables d’Olonne pour le 12 mars 2015 à 16h. Il est prévenu d’apologie de terrorisme et encourt une peine de cinq ans d’emprisonnement.
Pour sa défense il entend faire valoir successivement trois choses :
1. Au préalable il soulèvera la question de l’inconstitutionnalité de la loi qui lui est opposée, parce que cette loi n’était pas nécessaire et surtout elle est inadaptée à la lutte contre le terrorisme.
2. Ensuite son avocat plaidera que le fait qu’il a commis et qu’il revendique ne peut pas décemment être qualifié d’« apologie de terrorisme ».
3. Enfin, si jamais il était condamné malgré tout, il s’offre volontairement en victime sacrifiée sur l’autel de la répression idiote et aveugle, pour l’amour de l’humanité.
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