Un an et demi après l’attaque spectaculaire d’une voiture de police en marge d’une manifestation, neuf personnes comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris…
Le 18 mai 2016, Allison B. a « cru mourir ». Ce mercredi-là, la jeune femme, gardienne de la paix à Paris, emprunte avec son collègue, Kévin Philippy, adjoint de sécurité, le quai de Valmy, dans le 10e arrondissement de Paris, pour rentrer d’une séance d’entraînement au tir. Leur itinéraire les mène aux abords de la place de la République où se tient une manifestation organisée par le syndicat Alliance pour dénoncer la « haine anti-flic ».
À peine se sont-ils engagés sur la voie que des contre-manifestants, principalement des membres de groupuscules d’extrême gauche et des Black Blocs, les prennent à partie. Un individu, le visage dissimulé sous une large capuche donne les premiers coups sur le pare-choc puis exhorte la foule. « Il y a des flics, venez, on va les niquer », assure avoir entendu Allison B. Rapidement, entre quinze et vingt personnes s’agglutinent autour du véhicule. D’un coup de pied, un homme brise la vitre de la portière du conducteur. Un autre, passe sa main dans le véhicule, décoche coups de pied et de poing au chauffeur. Les projectiles s’abattent sur la voiture sérigraphiée. Un fumigène lancé sur la banquette arrière embrase l’habitacle.
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A partir de ce mardi et pour quatre jours, neuf personnes, dont deux sont toujours en détention provisoire, comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris. Alors qu’ils risquaient la cour d’assises pour « homicide volontaire sur personne dépositaire de l’ordre public », le parquet a finalement requalifié les faits. Ils sont jugés pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences ou de dégradations ». [...] L’homme suspecté d’avoir lancé le fumigène est sous le coup d’un mandat d’arrêt. Ce résident suisse de 28 ans, bien connu pour son engagement militant à l’extrême gauche, ne s’est pas rendu aux convocations.