Marie-Jeanne est professeur de lettres et de théâtre au lycée Berthelot de Calais. Elle se présente aux législatives pour le parti politique d’Alain Escada, Civitas. Heureusement, devant cette menace mortelle pour la République et la Démocratie, une élève de terminale littéraire (L), Manon Müller – qui ne sait pas encore qu’elle va devenir célèbre – n’écoute que son courage et dénonce l’impudente qui a le malheur de vouloir « rechristianiser la France », ce qui est le fond du programme de Civitas.
Manon Müller, c’est la fierté de la France des Loges et des lobbies. Elle applique à la lettre le catéchisme mondialiste opposé à tout ce que la France représente historiquement : l’indépendance, la tradition, la croyance en Dieu, la morale, la Culture, enfin tous ces trucs que les américano-sionistes essaient de nous piquer ou de nous détruire quand ça heurte leur projet de domination mondiale.
Manon, désormais surnommée à vie Manon Dénonce, représente la victoire des valeurs de gauche dans un monde libéralisé. cette association magnifique de la gauche des valeurs et de la droite du travail : exploitation sexuelle et exploitation économique, ça revient à ça. Ce faisant, Manon Dénonce, ce petit soldat inconscient du Mondialisme ravageur, se prépare un futur délicat. Un futur fait d’insultes de migrants déracinés dans la rue, d’un boulot précaire pour des élèves qui lui crachent à la gueule, d’un appart hors de prix, de médias alignés sur la pensée dominante, le tout habillé de ce manteau en poils de rat qu’on appelle Progrès.
Manon Dénonce, sans le savoir, a cédé à ce que l’être humain peut faire de plus dégueulasse, et que même les animaux ne font pas, ils n’ont pas ce vice ou cette faiblesse morale : dénoncer son prochain. Car derrière la dénonciation, il y a le lynchage. Physique ou médiatique.
Alors nous, on ne va pas dénoncer Manon Dénonce – qui s’est en fait dénoncée toute seule –, juste lui faire comprendre qu’il est aussi dégueulasse en 1942 de dénoncer un résistant ou un juif à la Gestapo que de dénoncer une prof un peu tradi aux autorités médiatiques en 2017. En général, les délateurs finissent pourchassés dans les maquis ou les villages. Mais nous ne souhaitons pas ce destin à Manon Dénonce, simplement la prise de conscience de cet esprit de tolérance et de pardon qui sied à tout humain en devenir et qui grandit l’Homme. Quand on étudie en plus de la Littérature et la Philosophie, ces matières censées élever l’âme, dénoncer devient une forme de sadisme pour un profit personnel très, très, très provisoire.
De la part d’un geek de terminale S fort en maths, cela aurait été plus facilement pardonnable. Sauf que les matheux ne descendent pas aussi bas. C’est ce qui fait la grandeur de la Science : elle ne permet pas d’attaquer les hommes. Autrefois, les études littéraires, on appelait ça les Humanités. Avec Manon Dénonce, ça devient les Inhumanités. Mais comme il faut toujours offrir une porte de sortie pour réparation à celui qui a péché, alors on propose à Manon Dénonce de s’excuser en alexandrins. Cela mettra un terme à la campagne de dénonciation anti-Manon qui se profile sur les réseaux sociaux, et que nous n’avons pas le pouvoir de stopper.
« Ce que fait Mme Vincent en dehors du lycée ne regarde qu’elle. En tant qu’enseignante, elle remplit ses missions avec efficacité. Je n’ai aucun reproche à lui faire », assure Anne Blouin, proviseur. Le rectorat de l’académie de Lille appuie : « Les enseignants, ont le droit de s’exprimer librement et de s’engager politiquement dans la mesure où ils ne le font pas dans le cadre de leur métier. L’enseignante en question ne présente aucun problème. » (La Voix du Nord)
Pour la petite histoire, et le rectorat, et la direction de l’établissement ont envoyé paître Manon Dénonce, qui avait contacté le syndicat enseignant UNSA et la LICRA pour son sale travail. Maintenant, Manon Dénonce va se traîner partout une réputation de balance. Pour l’Amitié et l’Amour, ça va pas être facile.