« La détonation a été entendue dans tout le quartier, voire au-delà. Une explosion s’est produite dans la nuit de lundi à mardi au niveau de l’entrée principale de la mairie annexe de Nantes sud, située quartier Clos-Toreau-Saint-Jacques, sans faire de blessé, a-t-on constaté. Deux portes vitrées ont été soufflées et brisées. Un rideau métallique a aussi été endommagé. Le mobilier, lui, n’a pas été abîmé. » (20 Minutes)
Extrême gauche ? Extrême droite ? Gilets jaunes ? Djihadistes ? Début d’un terrorisme imprévu venu d’en bas et conséquence de la violence oligarchique ? L’explosion sociale du moment peut-elle engendrer des explosions d’un autre ordre ? L’avenir proche nous le dira.
« Le maire de Nantes, qui a dénoncé un acte visant un “symbole de la République” a annoncé que les locaux de la mairie annexe rouvriraient mercredi avec du personnel renforcé. Un soutien psychologique sera également proposé aux agents ces prochaines heures. »
La métropole (si on met de côté le « terrorisme » ou la lutte pour l’indépendance du pays basque, tout dépend de quel côté on se place) n’a pas l’habitude de ces explosions « politiques », alors qu’en Suède, la mode des attentats à la bombe fait fureur.
La contestation est montée d’un cran en France depuis le 17 novembre 2018, date qui sera peut-être fériée un jour pour rendre hommage à la lutte des nouveaux sans-culotte en gilet jaune. Mais la répression aussi, et on est peut-être au début d’un nouveau cercle infernal, même si la situation n’est pas comparable avec le Liban des années 80.
Le maire progressiste de Nantes a fait le déplacement pour dénoncer cet « acte criminel », et elle en perd son progressisme :
« Évidemment ce qui s’est produit là est extrêmement grave, c’est la maison commune des Nantais qui est attaquée, c’est un des éléments, un des symboles de la République qui est attaqué, et dans ces cas-là, évidemment, la ligne de réponse ça doit être l’impunité zéro. »
Johanna Rolland confirme que l'explosion devant la mairie de Nantes sud est un "acte criminel". pic.twitter.com/qQYis9LTZ0
— 20 Minutes Nantes (@20minutesnantes) December 17, 2019
On croirait entendre Manuel Valls dans sa grande période de lutte contre l’antisémitisme, avant qu’il ne prenne la fuite en Espagne.
Apparemment, tout le monde n’est pas progressiste à Nantes, ville qui a décoré ses escaliers aux couleurs du drapeau LGBT, celui d’un pays qui n’existe pas, ou pas encore. Et tout le monde ne respecte pas cette pseudo République qui a aujourd’hui le visage poupon et satisfait de Jean-Paul Delevoye ou celui décomplexé des Balkany.
Il y a un an, Johanna Rolland, la présidente de Nantes Métropole, présentait ses vœux à la population, et elle était beaucoup plus « cool » qu’aujourd’hui :
Johanna parle de cette « période de triple urgence », et elle commence avec « l’urgence climatique » qu’elle met en haut de la pile au-dessus de « l’urgence sociale »... Le climat, un thème cher à l’oligarchie et qui ne mange pas de pain, comme les millions de pauvres produits par le libéralisme libertaire dont Johanna est la représentante à Nantes.
Déjà, les médias collabos nous présentent le peuple en colère comme producteur de violence, et ses revendications comme injustes (les régimes spéciaux des nantis à 1500 balles par mois) ou exagérées (en temps de crise, mais pas pour l’oligarchie, il faut se serrer la ceinture madame).
L’amalgame sera bientôt fait entre lutte sociale et terrorisme.