Dans la nuit de mercredi 21 à jeudi 22 juin 2023, « une frappe a touché le pont de Tchongar », reliant la Crimée à l’oblast de Kherson, a déclaré Sergueï Aksionov le gouverneur de la Crimée. Selon un responsable de l’oblast de Kherson, Kiev aurait touché d’autres infrastructures civiles.
- Localisation du pont de Tchongar
Les informations sont encore lacunaires, mais on affirme du côté russe que le pont aurait été touché par des missiles britanniques Strom Shadows, ce qui ne manque pas de faire penser à une provocation. Les autorités russes ont en effet rappelé récemment que la Crimée était considérée comme un élément à part entière de la fédération, donc comme une zone hors conflit, contrairement aux régions anciennement ukrainiennes rattachées récemment à la Russie, après le début de l’« opération militaire spéciale ». Toucher à la Crimée reviendrait donc à porter le conflit armé sur le territoire russe, ce qui changerait la manière de l’aborder.
Par ailleurs, le ministre de la défense Choïgou avait aussi fermement mis en garde contre l’utilisation d’armes occidentales, particulièrement les Himars américains et les Storm Shadows britanniques, pour toucher la Crimée ou tout autre point du territoire russe. Cela signerait, avait prévenu Moscou, « une implication totale des États-Unis et du Royaume-Uni dans le conflit ».
Le pas n’a pas été franchi, puisque c’est la limite administrative entre les oblasts de Kherson et de Crimée qui a été prise pour cible, mais on peut y voir une recherche de l’escalade par l’OTAN via son proxy ukrainien. Les États-Unis jouent clairement avec le feu. La manière yankee de déclarer : « Messieurs, tirez les premiers » !