Disney promet de favoriser les personnages issus de la communauté LGBT et des minorités raciales. Ces grandes firmes culturelles participent à la promotion de l’idéologie trans, en faisant fi des intérêts de l’enfant, expliquent les cliniciennes Caroline Eliacheff et Céline Masson.
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Figarovox – Selon les pays, sur une période de dix à quinze ans, le diagnostic de « dysphorie de genre », qui traduit un sentiment d’inadéquation entre le sexe de naissance et le « ressenti », a augmenté de 1 000 à 4 000 %. Comment expliquez-vous une telle explosion ?
Caroline Eliacheff et Céline Masson – Il n’y a pas d’explication simple mais quand une donnée change d’échelle, elle change aussi de nature. Invoquer la « libération de la parole » comme le font certains, ne me paraît pas pertinent. […]
[…] Ce qui a changé, dans un système libéral au service de l’aspiration à l’autonomie et au bonheur, c’est la réponse enthousiaste de la société, des médias et d’une partie du corps médical pour répondre positivement à ces demandes, sans s’interroger sur ses soubassements et ses conséquences à long terme. Plus que les jeunes, c’est cette réponse qui est à interroger. Elle est alarmante car la plupart des revendications adolescentes, y compris celle de changer de genre, tendent à disparaître avec l’âge. Onze études récentes indiquent que 67 à 93 % des jeunes qui ont attendu sans traitement médicamenteux renoncent à changer de genre.
Quel rôle jouent les réseaux sociaux dans ce phénomène de « transidentité » ?
[…] C’est là qu’ils s’auto-diagnostiquent en rencontrant des influenceurs qui les encouragent à penser que leurs ressentis portent un nom : ils sont trans. S’ils adhèrent, ils sont héroïsés, approuvés dans leur détermination à ne pas changer d’avis. Suivent les conseils sur les sites militants pour convaincre les parents (transphobes et maltraitants s’ils émettent quelques réticences), l’institution scolaire et les médecins avec une liste des professionnels « transfriendly ». Ils arrivent en consultation avec un discours et un vocabulaire stéréotypés appris sur les réseaux sociaux.
Vous allez jusqu’à parler d’« emprise », pourquoi ?
Ce sont les parents de ces jeunes qui nous ont mis sur cette piste en décrivant le cheminement de leurs enfants. Et en effet, on retrouve plusieurs caractéristiques de l’emprise sectaire comme le recrutement en ligne, s’adressant à des jeunes souvent vulnérables, en quête d’identité ; les influenceurs transgenres incitent le jeune à rejeter ses parents nécessairement transphobes au profit de sa « nouvelle famille » qui lui promet bonheur et bien-être. La transphobie est un argument de poids pour faire valoir sa victimisation au sein de la société. Sortir de cette communauté est vécu avec effroi et culpabilité : les « traîtres » continuent à subir les pressions du groupe. Un lobbying puissant permet aux transactivistes de s’introduire à tous les niveaux de la société pour faire valoir leurs revendications. Enfin l’industrie pharmaceutique se frotte les mains : peu d’affections nécessitent des traitements médicamenteux à vie… remboursés par la Sécurité sociale.
En tant que cliniciennes, quel regard portez-vous sur l’accompagnement du corps médical dans la transition des enfants et adolescents ?
[…] La France est en retard sur les pays qui, comme la Suède, la Finlande ou l’Angleterre ont restreint les prescriptions médicamenteuses chez les mineurs au profit d’une approche psychothérapeutique. Ils l’ont fait en considérant que les risques des bloqueurs de puberté, des hormones antagonistes et des actes chirurgicaux pour les moins de 18 ans l’emportent actuellement sur les avantages attendus. En clair, ces traitements sont actuellement des expérimentations et non des soins basés sur des preuves.
Concrètement, quelles sont les étapes de la transition ?
[…] Tous ne vont pas jusqu’à la chirurgie dite « de réassignation de sexe » qui porte mal son nom : mastectomie, voire hystérectomie chez les filles et ablation des testicules chez les garçons sont des mutilations sexuelles puisqu’elles ôtent, sans raison médicale, des organes dévolus au plaisir et à la reproduction. L’autorisation des parents est requise, mais ces interventions peuvent se pratiquer (et se pratiquent) chez les mineurs. La plus jeune fille ayant subi une mastectomie en France avait 14 ans.
Un retour en arrière est-il possible en cas de prise d’hormones ou de chirurgie ?
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Peu ou prou, toutes les jeunes filles qui regrettent leur transition disent la même chose. L’une d’elles s’est souvenue que lorsque le chirurgien lui a demandé si elle était bien d’accord pour la mastectomie, elle lui a répondu « oui », tout en faisant « non » de la tête. Tous ceux, parents, médecins, entourage, qui soutiennent sans réserve un adolescent qui revendique, parfois de façon virulente, de changer de genre, s’aveuglent au point de ne pas voir les signes d’ambivalence. Par définition l’adolescence est une période de transition qui n’est d’ailleurs pas forcément terminée à 18 ans. Jusqu’à la majorité et quoi qu’en disent les jeunes, les parents et la société ont un devoir de protection : aucun acte irréversible ne devrait être autorisé. Comme le dit un psychologue australien dans un très bel article : « l’enfance n’est pas réversible ».
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