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Un concours commun à dix-neuf écoles d’ingénieurs supprime l’épreuve de français

On écoute Emmanuelle Ducros interrogée par Dimitri Pavlenko sur Europe 1 et on passe à l’analyse. Mais d’abord, découvrons ensemble le concours Puissance Alpha.

 

 

Il y a peu de femmes ingénieurs, mais beaucoup dans la com’ pour nous expliquer ce que c’est. Venons-en à la problématique.

Vous nous parlez d’une épreuve de français qui va disparaître d’un célèbre concours d’ingénieurs, un concours d’entrée pour dix-huit écoles pour la session 2025. L’épreuve de français disparaît, jugée trop anxiogène.

Alors on parle d’un concours qui s’appelle Puissance Alpha, et qui permet d’accéder directement après bac, via Parcoursup, à des écoles qui forment des ingénieurs en chimie, en numérique, en travaux publics ou en génie civil. Les postulants ne passeront plus d’épreuve de Français. Les organisateurs du concours ont décidé donc de la supprimer. Leur explication, lue dans Le Figaro : « Nous avons constaté que cette épreuve pouvait être anxiogène pour les candidats, ou à l’inverse qu’ils la négligeaient. De plus, elle ne fait pas de différence notable dans l’évaluation, et elle pouvait être socialement discriminante. »

Anxiogène, discriminante : mais qu’est-ce qu’il y avait dans cette épreuve de français, Emmanuelle ?

Un QCM, oui, un questionnaire à choix multiples basé sur la compréhension de textes, de la grammaire et de l’orthographe. Pas une dissertation qui aurait pu révéler des dyslexies, ou une mauvaise orthographe, non, un questionnaire. Les épreuves écrites vont maintenant se limiter aux mathématiques, aux sciences appliquées et à l’anglais, toujours sous forme de QCM. Ben oui, parce que il va y avoir de l’anglais, visiblement c’est moins anxiogène.

 

Ingénierie non sociale

On vous épargne le couplet à la Brighelli, désormais bateau, sur la chute de niveau, le rabaissement des exigences, l’ÉducNat qui obéit à la pleurniche des jeunes, les familles qui discutent les notes, l’intrusion des parents d’élèves dans les établissements, la notation qui achète la paix sociale, les élèves qui ne savent plus lire ni parler le français, la déstructuration gauchiste, la chute de la France dans le classement PISA, tout ça a été vu et revu mille fois. Le mammouth s’effondre sous le poids de sa propre connerie, merci Mai 68, fermez le ban.

Emmanuelle Ducros, dans sa démonstration, annonce qu’« une grande partie du job des ingénieurs, dans les prochaines années, ça consistera à concevoir des commandes pour l’Intelligence artificielle, on appelle ça des prompt. C’est-à-dire qu’on va lui parler pour qu’elle réalise des projets ». Ce qui punira automatiquement les mauvais en français. Mais ce n’est même pas la peine d’évoquer les prochaines années, les ingénieurs nuls en français sont déjà discriminés par rapport aux autres. Et l’anglais ne rattrape rien : vous connaissez des ingénieurs qui parlent couramment anglais ?

En supprimant l’épreuve de français, qui était déjà loin d’être une épreuve, les responsables du concours Puissance Bêta (facile) viennent de plomber la carrière de centaines de futurs ingénieurs. On a appris que des facs de bonne tenue, qui conservent donc un niveau d’exigence en « sciences » humaines, économiques et sociales – français, philo et compagnie – étaient démarchées par des écoles d’ingénieurs avec lesquelles elles ont un partenariat, pour des cours de remise à niveau en français, et particulièrement en expression écrite et orale. Mais ça ne dit pas son nom. C’est une espèce de module bien-pensant sur les valeurs, l’ouverture sur le monde, etc.

Des présidents d’écoles scientifiques ont découvert, via le réseau des anciens élèves, que la carrière de leurs protégés pouvait être plombée par leur niveau culturel. En gros, ils n’étaient pas capables de présenter et vendre un projet, ni à l’écrit ni à l’oral, et cela les affectait dans leur progression professionnelle. Ils se font doubler par des profils moins pointus scientifiquement mais plus équilibrés ou éclectiques. À connaissances scientifiques presque égales, dans la vie d’un ingénieur, c’est le niveau culturel qui fait la différence.
Ceux qui se réjouissent de zapper le français au concours se préparent donc à une mauvaise surprise, à une stagnation dans les tâches purement scientifiques. Par exemple, sans culture autre que scientifique, on ne peut pas vraiment devenir chef : il faut savoir mener une équipe, gérer les rapports humains, et ça, ça s’apprend pas par cœur.

Pas la peine de convoquer l’IA, donc, la culture, c’est ce qui permet à un talent scientifique de sortir de sa bulle et de se reconnecter au réel. Les écoles d’ingé sérieuses savent qu’il faut développer les connaissances humaines, économiques, sociales – certaines évoquent même les valeurs – des élèves ingénieurs pour qu’ils élargissent leurs perspectives dans la vie professionnelle future. Ceux qui sont passés par les classes préparatoires scientifiques savent ce qu’est la fermeture culturelle et combien, plus tard, l’ouverture au monde augmente la qualité de vie, professionnelle et personnelle...

De l’utilité des ingénieurs

 






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