Mona P. a raconté sur Twitter la nuit de Noël dantesque qu’elle a passée dans un service d’urgences de la région parisienne. Le sol « jonché de déchets », les « patients qui s’énervent » et les médecins débordés. Contactée par France Inter, elle précise qu’il s’agit des urgences du Kremlin Bicêtre.
Mona P. se souviendra longtemps de la nuit passée aux urgences du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) le soir du 25 décembre. Dans un récit sur twitter, qu’elle a confirmé à France Inter, la jeune femme, professeur des écoles à Lyon, raconte les 48 heures passées dans cet hôpital.
- A l’hôpital du Kremlin-Bicêtre, cette jeune femme a découvert les conditions de travail déplorables des soignants
Contactée par France Inter à plusieurs reprises mercredi et jeudi, l’Assistance publique hôpitaux publics de Paris (APHP), dont dépendent les urgences du Kremlin-Bicêtre, n’a pas souhaité répondre à nos questions, précisant qu’elle n’était pas en mesure de nous donner des détails sur les conditions d’accueil aux urgences du Kremlin-Bicêtre le soir du 25 décembre.
Tout commence le jour de Noël. La jeune femme arrive de Lyon pour passer les fêtes en région parisienne où vit sa mère. Dès son arrivée, le jeune femme se sent mal. Dans la soirée, elle se sent fiévreuse et quand la fièvre augmente, elle appelle SOS médecin qui arrive à minuit. Le docteur ne peut lui administrer aucun traitement.
Une heure après le départ de SOS médecin, la jeune femme est prise de tremblement et vomit, sa température monte à 41. Sa mère appelle le Samu. Une ambulance prend la jeune femme en charge. Son état est d’autant plus inquiétant qu’elle est atteinte de la maladie de Crohn, une maladie chronique.
Arrivée aux urgences, l’accueil est plutôt froid. la personne chargée de l’accueil, qui est « au bout du rouleau », selon Mona P., la laisse rentrer en marquant ses réticences, « pour cinq minutes. Un infirmier vous donnera des médicaments ».
2/Arrivée aux urgences à 3h08 du matin. Dame a l’accueil au bout du rouleau qui me soutient qu’elle a comme moi et que je dois rentrer chez moi. Elle finit par accepter de me faire entrer « pour cinq minutes, un infirmier vous donnera des médicaments ».
— Mona (@MonaPerret) 27 décembre 2018
Sa mère est invitée à rester à l’accueil. À 3 heures du matin, dans la salle d’attente des urgences, Mona découvre une situation catastrophique :
« C’était sale, il y avait des déchets par terre. Des gens partout assis, allongés, dans des brancards, dans de lits. Des gens qui étaient mal, qui souffraient, des gens qui appelaient à l’aide. Des gens m’ont raconté être là depuis la veille, depuis le matin... »
La jeune femme assiste à des scènes surréalistes : des patients qui s’occupent d’autres patients ou qui vont prévenir le personnel soignant que l’un d’entre eux va vraiment très mal. Les soignants sont complètement débordés. Ils ne s’arrêtent pas une minute.
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Un reportage récent sur le service des urgences de l’hôpital d’Argenteuil :