À Stains, des enseignants du lycée Maurice-Utrillo appellent à la grève à la rentrée des vacances de Toussaint pour protester contre l’arrivée d’un ancien cadre de la gendarmerie à un poste nouvellement créé de proviseur adjoint à la sécurité pour répondre à une série de violences aux abords de l’établissement.
En guise de comité d’accueil, un appel à la grève. La nomination d’un gendarme au poste de proviseur adjoint du lycée Maurice-Utrillo, à Stains (Seine-Saint-Denis) ne passe pas. Certains enseignants ont annoncé lundi une grève « contre l’infiltration d’une force armée dans (leur) lycée ».
Le Monde a révélé qu’un ancien chef d’escadron de la gendarmerie de Rouen, en détachement à l’éducation nationale pour une durée de trois ans, devait prendre ses nouvelles fonctions lundi 5 novembre.
Il sera chargé de la sécurité de l’établissement. Au mois d’avril, une série d’incidents violents étaient venus perturber ce lycée d’ordinaire sans histoires et avec de bons résultats (82% de réussite au bac selon le journal). Sur fond de guerre de bandes, un élève avait été frappé à coups de marteau et plusieurs autres blessés ou menacés aux abords de l’établissement.
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Dans une tribune publiée par le Bondy Blog, « les personnels mobilisés du lycée Maurice-Utrillo » dénoncent l’arrivée du gendarme.
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Les enseignants questionnent cette « réponse immédiate » aux « violences exceptionnelles ».
« Déviera-t-il les machettes ? Arrêtera-t-il les marteaux ? En effet, en sa qualité nouvelle de proviseur adjoint, que sait-il de l’éducation prioritaire ? Quelles solutions pédagogiques apportera-t-il aux élèves, aux professeurs ? (…) », poursuivent-ils, concluant que « les métiers de l’éducation ne s’improvisent pas. Il ne suffit pas d’être gendarme pour y accéder. Nous le savons mieux que personne, et personne ne nous écoute ».