Il y a 30 ans, les CRS, sur ordre du politique, tiraient au canon à eau sur les infirmières qui manifestaient pour exiger l’amélioration des conditions de travail. Nous étions alors en régime socialiste, ou post-socialiste sauce Michel Rocard, et la gauche avait déjà basculé dans le libéralisme, mais avec cette tendance libertaire qui fait croire aux masses de gauche qu’elles sont libres.
Un an avant le démarrage de la répression économico-sanitaire sous couvert de grippe wuhanaise, les infirmiers et infirmières étaient encore dans la rue pour les mêmes raisons, comme quoi le capitalisme ne cède jamais. Sauf devant la force.
30 ans après la trahison socialiste et la révolte de 1991, au lieu d’améliorer les conditions de travail, au demeurant bien détruites par les plans Santé successifs (tarification à l’acte et endettement des établissements), le pouvoir néolibéral rend un hommage hypocrite et surtout gratuit aux travailleuses des hôpitaux. La presse, bonne chienne, accepte ce triste boulot de social-traître et qui ne mange pas de pain.
Voici donc l’hommage de France Télévisions, via son site de propagande francetvinfo, aux infirmières-en-colère.
L’avantage de la saturation programmée des hôpitaux, c’est qu’elle conduit à l’épuisement des personnels de santé qui, par conscience professionnelle, choisissent de soigner plutôt que de manifester contre un gouvernement ennemi. Le cynisme du gang néolibéral qui a braqué l’État est sans limites.
Pour la petite histoire, les manifestants n’oublieront pas la trahison sociale de la CFDT :
Mais le mouvement a été également critiqué par ses propres détracteurs. La direction de la CFDT tout en particulier. Elle prononcera l’exclusion de ses propres militants qui avaient participé à la coordination. Une des figures du mouvement, Pascal Dias qui a alors 30 ans et infirmier psychiatre est exclu. Porte-parole de la « Coordination infirmière« , il est décrit comme une « cheville ouvrière du mouvement infirmier » par le quotidien Libération.
Les réprouvés de la CFDT iront créer une fédération chez SUD, qui deviendra le 3e syndicat de l’Assistance publique. Pour info, et ce sera la dernière, les personnels de santé seront entre 100 000 et 300 000 dans les rues de Paris. On comprend alors mieux pourquoi, en 2018, les Gilets jaunes se sont révoltés sans, et parfois contre, les syndicats classiques.