L’entrée dans l’acte IV est clairement située dans les mois précédant l’élection de 2020. A ce moment-là, le gouvernement fédéral et la communauté du renseignement ont vaincu toutes les résistances des grandes plateformes de l’internet et contrôlent complètement l’information qui circule sur les réseaux sociaux. L’affaire du portable d’Hunter Biden, la censure de Trump après les évènements du 6 janvier, l’imposition d’un récit officiel autour du Covid, témoignent de cette victoire totale. Mais très vite, on constate un passage à la vitesse supérieure avec la constitution d’un véritable ministère de la vérité autour de l’Université de Stanford. Avec le Election Integrity Project, puis le Virality Project, se met en effet en place un véritable complexe rassemblant une multitude de contractants du Pentagone, d’ONG et de think tanks puissamment dotés en argent public autour des objectifs de Misinformation, Disinformation et Malinformation. Mobilisant la technologie du machine learning, ce complexe entend non seulement censurer massivement tout contenu qui s’écarterait d’une ligne officielle sur un ensemble de plus en plus vaste de sujets allant de la santé publique aux positionnements stratégiques de l’Empire américain, en passant par l’intégrité des processus électoraux, mais les censurer en temps réel, y compris sur des médias comme les podcasts qui sont des enregistrements de conversations de la vie ordinaire. Derrière cet appareil de censure et de propagande, se dissimule à peine un projet de stérilisation de toutes les conversations courantes en injectant dans celle-ci la lourdeur du récit officiel. C’est dans ce contexte que les révélations des Twitter Files sont particulièrement importantes en révélant au public les acteurs de ce complexe et les imbrications entre ceux-ci. (Renaud Beauchard)