En tenue de camouflage, ils s’entraînent, une mitraillette non létale à la main, dans les forêts de Slovaquie. Techniques de survie, parachutage, entraînement à la guérilla, maniement des armes : les jeunes recrues ne sont pourtant pas des soldats de l’armée slovaque, loin de là.
Peter Švrcek, par exemple, est étudiant en archéologie à l’université. C’est lui qui dirige la principale milice du pays, Slovenskí Branci (SB, « les recrues slovaques »), un groupuscule de 200 membres actifs qui se veut apolitique mais que les services secrets surveillent étroitement et que les autorités considèrent comme étant affilié à l’extrême droite. « Nous sommes de vrais patriotes. Nous suivons un entraînement sophistiqué et nous sommes prêts à aider nos soldats et notre patrie », assure-t-il.
Supplétif de la police
Une jeune fille se fait embêter au début d’août par un Arabe à Piešt’any, ville thermale très prisée des touristes du Golfe ? Peter et ses sbires déboulent aussitôt. « Avec la police, nous avons rétabli l’ordre dans les rues de la ville, afin que les citoyens se sentent à nouveau en sécurité. Nous avons pu montrer aux gens que nous sommes opérationnels, déterminés et forts », assure Peter Švrcek.
Une femme se fait agresser dans un train par un garçon rom en avril ? Cette fois, c’est Marian Kotleba, le chef du parti néonazi L’SNS, qui envoie ses troupes pour patrouiller dans les trains et arrêter d’éventuels suspects, avant de les livrer à la police.
« Slovenskí Branci et les organisations similaires tentent d’accroître leur popularité auprès des locaux en menant de telles actions », explique Daniel Milo, expert en extrémisme. Kotleba, fraîchement élu député, n’en fait pas mystère : il veut utiliser 5 des 5,2 millions d’euros versés par l’État à la suite de son succès électoral du mois de mars pour créer des milices chargées de « faire régner l’ordre là où la police n’y parvient pas ».
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