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Simone Weil : une météorite dans le ciel de la pensée

Note de la Rédaction

Article paru dans le numéro 95 de la revue "Rébellion".

Simone Weil est une météorite dans le ciel de la pensée. Professeur de philosophie, ouvrière, militante syndicale, combattante et mystique chrétienne, elle fut, le temps de sa courte vie, un esprit libre et indocile, si lumineux qu’aucun carcan doctrinal ne put le brider.

 

Au-dessus de tout parti idéologique, à rebours de quelque chapelle dogmatique que ce soit, Weil brille par son grand amour – à entendre au sens de quête – pour la vérité : « J’aimais mieux mourir que vivre sans elle. » (S. Weil, Autobiographie spirituelle). Cette vérité, qui a valeur de bien absolu, ne peut être conçue que comme transcendante, surnaturelle, et par là même anhistorique, approchée de plus ou moins près par les différentes civilisations. Passionnée par le génie de l’esprit grec, elle voit dans ses mythes et dans la philosophie antique une anticipation, une préfiguration de ce qui sera pour elle l’image culminante de la vérité : la figure du Christ.

« Le Christ aime qu’on lui préfère la vérité, car avant d’être le Christ il est la vérité. Si on se détourne de lui pour aller vers la vérité, on ne fera pas un long chemin sans tomber dans ses bras. » (Autobiographie spirituelle)

Si Simone rejette son judaïsme initial et le Dieu qu’elle présente comme cruel et vengeur dans l’Ancien Testament, elle finit par embrasser un christianisme d’amour qui, bien que n’ayant jamais été concrétisé par le baptême à cause de sa méfiance vis-à-vis de l’Eglise institutionnelle et censeure, l’a rendue chrétienne au sens étymologique du terme : disciple du Christ. Sa spiritualité est la confluence de ses influences qui, par absence de cloisonnement, se sont nourries mutuellement : elle réussit le pari de conjuguer la pensée grecque comme la sagesse orientale, l’inspiration marxiste et socialiste de ses débuts, et sa fascination profonde pour le Christ et son message, percevant l’ensemble comme autant de réverbérations de la vérité. Celles-ci n’en sont par ailleurs pas restées à de simples spéculations métaphysiques, mais ont résonné jusque dans son vécu : passée par l’usine pour endurer la condition ouvrière et donner corps à son engagement auprès des travailleurs, elle s’enrôlera dans la guerre d’Espagne en 1936 puis dans la résistance, tout en rencontrant le Christ au cours d’expériences mystiques.

Dans son recueil Attente de Dieu, Simone Weil raconte avoir été d’abord touchée par la beauté des chants d’une procession dans un village portugais, voyant l’essence populaire du christianisme : « Là j’ai eu soudain la certitude que le christianisme est par excellence la religion des esclaves, que des esclaves ne peuvent pas ne pas y adhérer, et moi parmi les autres. »

Puis, lors d’une visite dans une chapelle à Assise, elle est submergée par une force qui la pousse à se mettre à genoux. Enfin, à la récitation du poème Amour de George Herbert, elle est saisie par la présence du Christ : « C’est au cours d’une de ces récitations que, comme je vous l’ai écrit, le Christ lui-même est descendu et m’a prise. Dans mes raisonnements sur l’insolubilité du problème de Dieu, je n’avais pas prévu la possibilité de cela. »

Cette révélation, cette levée du voile suivant son étymologie latine revelare, est le geste de la vérité au sens grec et platonien du terme : la vérité, l’alètheia, est dévoilement ; elle transperce le voile des apparences. Dans l’expérience mystique, c’est Dieu qui transperce le voile et se manifeste sous le mode de l’amour ; mais un tel contact, s’il gagne le cœur, est un défi pour la raison. Comment l’intelligence peut-elle consentir à ce qui la dépasse ? Et comment, dès lors, penser ensemble un Dieu qui est absolutisation de l’amour, et le mal sur Terre ? Cette question parcourt la pensée weilienne.

Pour quiconque que la souffrance d’autrui affecte, l’écharde de la foi, épine tant conceptuelle que morale, est de faire coexister la perfection d’un Dieu-Bien et omnipotent, avec un monde chaotique qui, même né de Lui, ne connaît que son miroir inverse : un malheur qui s’abat indistinctement sur les bons comme sur les mauvais. Simone Weil concevait ce monde comme le règne de la pesanteur, cette force descendante qui dirige tout vers le bas. Pesanteur matérielle, pesanteur morale : tout ce qui se rapporte à de la bassesse, qu’il s’agisse de la force gravitationnelle qui précipite les corps au sol ou des vicissitudes de l’âme qui la pousse à dominer, à posséder, à se rapporter à soi. La pesanteur nous place à une distance infinie de Dieu : nous sommes infiniment loin de Dieu, parce qu’infiniment loin du Bien. Ici-bas, nous ne connaissons que le mal ; telle est, pour nous, la tragédie de la pesanteur, mais aussi, paradoxalement, notre plus grande chance. Nous sommes au point où le mal est extrême, « point où l’amour est tout juste possible » écrit Simone Weil dans La Pesanteur et la Grâce (PG). Mais cela ne débouche sur aucun pessimisme existentiel ; au contraire pour elle, il s’agit là d’une faveur : « C’est un grand privilège, car l’amour qui unit est proportionnel à la distance. » (PG)

L’écart incommensurable qui nous sépare de Dieu donne la mesure de l’amour nécessaire pour s’unir : seul un amour incommensurable peut vaincre un éloignement infini. Plus on est loin, et plus il faut d’amour pour venir jusqu’à l’autre ; Dieu est celui qui a fait le premier pas, et qui n’a cessé de le faire, de son amour sans faille. C’est lui qui, dans la Création, « renonce à tout pour que nous soyons quelque chose » (PG), lui qui, dans l’incarnation, traverse l’épaisseur du temps et de l’espace pour s’abaisser jusqu’à nous. À nous, maintenant, de le recevoir, nous laissant toucher par son amour. Comment ? Simone Weil parle de l’attention, cette mise à disposition de nous-même offerte à la rencontre avec Dieu. Par l’attention, il s’agit d’accueillir Dieu en lui laissant l’espace nécessaire pour venir à notre rencontre. L’attention est comparable à une prière profonde qui n’est qu’attente, et qui exige de faire le vide en et autour de soi :

« L’attention est un effort, le plus grand des efforts peut-être, mais c’est un effort négatif. […] La pensée doit être vide, en attente, ne rien chercher, mais être prête à recevoir dans sa vérité nue l’objet qui va y pénétrer. […] Les biens les plus précieux ne doivent pas être cherchés, mais attendus. » (PG)

Le vide que réclame l’attention n’est pas un vide privatif, pas une néantisation qui serait pure négation, mais un vide qui accueille la présence de Dieu. Il faut pouvoir endurer et accepter le vide, sans consolation, pour laisser Dieu venir le combler. Pour ce faire, Weil pense un dépouillement extrême, à la fois objectif et spirituel, qui passe par un renoncement aux biens matériels, avec pour seul vêtement intérieur celui de l’humilité : tel est le prix de la vérité. L’attention demande donc de faire taire l’ego : il faut accepter sa condition d’étant né de Dieu, et maintenu à l’existence par lui, pour intégrer le fait de n’être rien en dehors de l’intercession divine. Il faut consentir à n’être, par soi, strictement rien. Simone ira jusqu’à parler du « suicide du je », cet ego encombrant, source d’illusions et d’idolâtrie, qui s’aveugle sur ses capacités et s’en enorgueillit. Nous devons être capables de détruire le je pour être pleinement attentifs, autrement dit réceptifs, à la rencontre avec Dieu :

« Il faut reconnaître que rien dans le monde n’est le centre du monde, que le centre du monde est hors du monde, que nul ici-bas n’a le droit de dire je. Il faut renoncer en faveur de Dieu, par amour de Lui et de la vérité, à ce pouvoir illusoire qu’Il nous a accordé de penser à la première personne. Il nous l’a accordé pour qu’il nous soit possible d’y renoncer par amour. » (PG)

Il faut aimer la vérité jusqu’à se mettre à nu, jusqu’à s’anéantir soi-même. Mais cela nécessite de renoncer à ce qui, fatalement, nous commande en ce monde : la pesanteur. Comment déjouer la loi naturelle qui nous pousse à l’expression de notre puissance, à la domination, à l’égoïsme ? Comment renoncer à être, abandonnant tout, y compris soi-même, dans l’attention soutenue ? « Cela est contraire à toutes les lois de la nature : la grâce seule le peut », écrit Weil. Une seule force est capable de contrer l’implacable pesanteur : la grâce. La grâce est le mouvement ascendant qui lutte contre la descente de la pesanteur, la force qui, comme les plantes qui défient l’attraction terrestre, fait croître vers le haut. Mais cette élévation ne se fait que dans un second temps, qui suit un abaissement : la grâce est la montée, mais une montée qui ne passe que par l’amoindrissement. La pesanteur entraîne tout vers le bas : la grâce, elle, ne va vers le bas que pour grandir. « Abaisser quand on veut élever », écrit Simone, là réside le cœur du christianisme : la croix est le levier du monde. Elle est le point de renversement où Dieu tout puissant meurt en esclave ; où le Bien absolu, maculé du sang innocent, s’humilie dans la mort infâme. Mais, aussi incompressible que ce put l’être pour les juifs et les Grecs disait Saint-Paul, c’est précisément là que réside toute sa grandeur. À nous, maintenant, d’imiter la kénose divine ; mais cela, on ne le fait pas par nos propres moyens. Assumer le vide, aller à sa néantisation, ce n’est pas l’œuvre de la volonté ; c’est celle de la grâce qui nous pousse à nous « décréer » : la grâce, estime Simone, est un processus de décréation. Dans la Création, Dieu a renoncé à être tout pour que nous puissions être quelque chose : il a permis l’existence d’une réalité extérieure à la sienne, indépendante de Lui, et par là même indifférente au Bien. Dieu s’est retiré, et c’est ce qui explique le mal en ce monde. À nous maintenant de consentir au mouvement inverse, d’abdiquer, de « renoncer à être » écrit Simone, pour que Dieu soit tout.

« La création est un acte d’amour et elle est perpétuelle. À chaque instant notre existence est amour de Dieu pour nous. Mais Dieu ne peut aimer que soi-même. Son amour pour nous est amour pour soi à travers nous. Ainsi, lui qui nous donne l’être, il aime en nous le consentement à ne pas être. Notre existence n’est faite que de son attente, de notre consentement à ne pas exister. » (PG)

La mystique weilienne est une prouesse d’humilité, qui pense un don d’amour infini dont nous ne pouvons nous faire que le réceptacle. Dans la Création, Dieu a consenti par amour à se retirer, à renoncer à sa toute-puissance, tolérant un monde sous domination d’une mécanique implacable, à l’épreuve du mal : mais le mal ne peut atteindre le Bien pur. La lumière divine, faisceau de vérité, perce les couches qui nous en sépare pour descendre jusqu’à nous et infiltrer l’âme : à nous, en retour, de l’accueillir, de nous abandonner à la grâce, pour ne faire plus qu’un.

Camille Mordelynch

 

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46 Commentaires

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  • #2995729
    Le 20 juillet 2022 à 14:27 par david
    Simone Weil : une météorite dans le ciel de la pensée

    Elle et son frère sont des êtres exceptionnels

     

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    • #2996590
      Le Juillet 2022 à 07:33 par Zieg Weil & No Pasaw’an !
      Simone Weil : une météorite dans le ciel de la pensée

      J’ai beaucoup aimé Goebbels et Eichmann, leur côté très terre-à-terre, des esprits espiègles, limite taquins... Évidement, Guy Lux, aussi...

      Bon, je doigt vous laisser les z’ami.e.x.y.s, j’ai un séminaire sur la liberté d’expression à Kaboul, suivi d’un colloque sur les piscines à vagues à Pyongyang...

      Bon chauffage à tout.e.x.y.z et Plus jamais Ça !

       
  • #2995734
    Le 20 juillet 2022 à 14:54 par Kassayé
    Simone Weil : une météorite dans le ciel de la pensée

    Article fort intéressant qui se rajoute à celui que j’ai lu hier dans Rivarol n°3527 sur Gustave Thibon, (1903-2001) celui qui fut surnommé à un certain moment le "philosophe de Vichy". Thibon fut aussi frère spirituel de S. Weil qui lui fut présenté en juin 1941 par le Père Joseph-Marie Perrin, dominicain qui reçut le 2 août 1999 le titre de Juste parmi les nations, en Israël.
    L’auteur de l’article de Rivarol écrit : Une communion spirituelle et morale totale unit ces deux êtres si différents l’un de l’autre ; le paysan ardéchois catholique et autodidacte et l’intellectuelle juive et parisienne d’origine bourgeoise, normalienne agrée.
    Simone Weil remit à Thibon en mai 1942 "la pleine propriété " de ses Cahiers. Thibon en tirera un recueil publié en 1947 chez Plon, " La Pesanteur et la Grâce ".
    Thibon dira d’elle : " En lisant ses cahiers, je sentis une parenté d’âme que jamais auparavant je n’avais expérimentée ; j’y trouvais tour à tour ce que j’avais pensé et ce que j’attendais."

     

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  • #2995755
    Le 20 juillet 2022 à 15:43 par anonyme
    Simone Weil : une météorite dans le ciel de la pensée

    je connais assez bien Simone ( comte Sponville en parle très bien aussi)mais jamais assez puisque la pensée qui m’a le plus touché ( que je connaissais d’elle) est :" Mais Dieu ne peut aimer que soi-même. Son amour pour nous est amour pour soi à travers nous."....Ce qui me laisse finalement très perplexe sur ce dieu me disant que je pense qu’il y a autre chose par exemple des principes entre le zéro et l’infini ( proche du vide taoïste)qui sont aussi percutants et facteurs de la création et qui demandent amour pour les réconcilier....

     

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    • #2996025

      Est-ce le malheur de l’homme de vouloir transmettre des messages divins pour qu’ils soient finalement mal interprétés ?
      Sommes-nous à la portée du sacré ?
      puisse la grâce nous atteindre…

       
    • #2996311
      Le Juillet 2022 à 14:50 par paramesh
      Simone Weil : une météorite dans le ciel de la pensée

      Simone Weil a une compréhension non dualiste de la divinité, ce qui est d’ailleurs normal pour une mystique ; Ce qui fait que de nombreux mystiques chrétiens ou musulmans ont été en délicatesse avec l’orthodoxie de leur religion officielle.

       
    • #2996596
      Le Juillet 2022 à 07:42 par Zieg Weil & No Pasaw’an !
      Simone Weil : une météorite dans le ciel de la pensée

      Ne nous voilons pas la face, les prisons sont pleines de mystiques...

      Heureusement, grâce à la victoire des gentils en 1945, la Raison et l’Amour l’ont emporté sur la Haine, toutes les prisons de l’inhumanité et de l’injustice (à cause du capitalisme des sales blancs) s’ouvrent dans un effort commun de démocratie et de partage...

      Oui Mesdames et Messieurs, le combat de Simone ne fait que commencer, l’Amour mystique et son Carnaval vaincrons les méchants-méchants !

      Amen

       
    • #2997024
      Le Juillet 2022 à 05:04 par Ezra
      Simone Weil : une météorite dans le ciel de la pensée

      Tout comme une femme n’aime jamais qu’elle même à travers ses enfants.

       
  • #2995825
    Le 20 juillet 2022 à 17:35 par VaeVictis80
    Simone Weil : une météorite dans le ciel de la pensée

    Si Dieu nous a fait avec une individualité, et un "je", vouloir sa destruction est anathème.
    La mise de côté temporaide de l’individualité comme base de méditation est une chose, mais la vouloir comme mode de pensée dominant est dangereux, et très proche du kabbalisme (briser les kelipoth pour le tikkoun olam).
    C’est également assez proche du catharisme et des parfaits.
    J’avoue ne pas avoir lu d’ouvrage de Simone Weil, mais ce passage ne m’y incite pas.

     

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    • #2996383
      Le Juillet 2022 à 18:05 par Patmos2B
      Simone Weil : une météorite dans le ciel de la pensée

      Parceque il faut mourrir à ce monde et revivre de l’Esprit : Être à l’image du Christ.
      Tout le monde n’a pas vocation à vivre en ermite, mais nous sommes dans monde mais pas de ce monde.
      Nous sommes fait pour l’éternité.

       
    • #2996408
      Le Juillet 2022 à 18:51 par Sankara
      Simone Weil : une météorite dans le ciel de la pensée

      Simone Weil a fait l’expérience du travail en usine, de l’esclavage capitaliste et de Guernica...
      Mais elle n’a pas connu l’union charnelle avec l’Autre, et n’a pas eu d’enfant !
      L’observation attentive d’un petit humain joyeux dans son ardeur insatiable à découvrir le monde et son impatience à se tenir debout, vaut bien une expérience mystique...
      Tandis que Macron nous piétine, qu’Ursula continue de nous dépecer et que gronde la guerre en Ukraine, la présence lumineuse d’une petite fille d’un an, c’est comme un pied de nez aux forces lucifériennes...
      Cependant il faudra peut-être envisager la fuite en Egypte, car il est hors de question que l’enfant subisse un viol vaccinal...

       
    • #2996865
      Le Juillet 2022 à 18:15 par VaeVictis80
      Simone Weil : une météorite dans le ciel de la pensée

      @Sankara
      Je souscris à vos propos, je me suis d’autant plus rapproché de la foi à chaque enfant que j’ai eu.
      Je me dis parfois que ces gens qui cherchent la vérité pour eux-mêmes sont peut-être les plus égoïstes qui soient.
      Après tout, la plus sainte des femmes était une maman.

       
  • #2995832
    Le 20 juillet 2022 à 17:37 par Pierre le Romain
    Simone Weil : une météorite dans le ciel de la pensée

    Merci pour ce très beau résumé de la pensée de cette admirable et véritable chercheuse de (LA) Vérité qu’était Simone Weil.

    Votre article qui n’arrive pas maintenant par hasard (le hasard n’existe pas) me touche évidemment profondément puisque je fais personnellement référence à deux reprises à Simone Weil dans ma Profession de Foi de candidat Anarchiste Chrétien qui est un appel à l’édification d’une 6ème république véritablement Fraternelle, et que je vous invite à consulter.

    Si je peux me permettre, il y manque cependant pour moi 2 choses essentielles dans la compréhension de sa personnalité et donc de sa pensée qui était véritablement Catholique (universelle)  :
    - d’une part son attirance profonde pour le Catharisme qui est un dualisme
    - et d’autre part et surtout le fait qu’elle était une Mathématicienne (son frère était un grand mathématicien) qui a témoigné de son aversion profonde pour l’algèbre (les équations) et de son intuition (qui s’avère exacte) que la compréhension de la Vérité passe par la Mathématique fondamentale et l’Analogie.

    L’AnaLOGIE, s’oppose RADICALEMENT à l’explication Aristotélicienne de la logique car on n’est PAS DU TOUT dans le même LOGOS. On ne peut pas à la fois se réclamer d’Aristote (un hypocrite) et du Christ ! C’est complètement stupide !

    La Mathématique fondamentale et l’Analogie, comme je l’ai archi-démontré (cf https://clefs-du-royaume.fr), c’est LA Clef de LA Science qui ouvre la porte du Royaume des Cieux.
    Alors, comme Simone, entrons maintenant toutes et tous par la Mathématique dans la Vérité et dans l’Amour du Christ ! (car sinon...)

    Merci encore, Camille, avec mes amitiés fraternelles
    Pierre, Le RoMain

     

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  • #2995866
    Le 20 juillet 2022 à 18:13 par Déclassé social
    Simone Weil : une météorite dans le ciel de la pensée

    Elle a un côté Spinoza ou je me trompe ?

     

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  • #2995920
    Le 20 juillet 2022 à 19:44 par La nuque roide
    Simone Weil : une météorite dans le ciel de la pensée

    « Mais Dieu ne peut aimer que soi-même. » écrit Simone Weil.
    Pas sûr.
    Dieu incréé, à qui appartient dé lors l’Éternité, crée son fils en son sein, celui qui dit à l’adresse de rabbins voulant le prendre en défaut : « avant qu’Abraham fut je suis. ».
    Jean, chapitre 8, verset 58.
    De cet amour de Dieu pour son fils et de cet amour du fils pour Dieu va naître la troisième personne de la Trinité : le Saint Esprit.
    Ce n’est pas moi qui le dit, ça, c’est la théologie des Pères de l’Église chrétienne.
    Dieu est 3 personnes en non pas une personne, mais en Lui, Dieu, de fait, avant la création du fils, Dieu est pour sûr une personne, puis 2, puis 3, d’où la Trinité, qui n’est pas un mystère mais plutôt l’histoire de Dieu avant la création du monde, de l’univers, de quelque soit la « chose » créée.

    Dieu ne veut pas s’imposer à chacun de nous, car Il attend, avec amour, et patience, que chacun de nous aille vers lui de son plein gré, avec raison, avec conscience, avec amour, avec volonté.

    Alors oui, Dieu ne peut pas qu’aimer que Lui-même, en cela Dieu est Amour, voilà pourquoi Il nous a créé à son image et à sa ressemblance, pour que nous soyons des dieux, sinon qu’à la différence de lui incréé, nous, nous sommes voués à devenir des dieux crées par le Dieu incréé.

    En cela Dieu nous aime, Dieu aime chacun de nous, sans pour autant s’aimer lui-même à travers nous.

    Et il est bien possible, que, pour créer la « chose » créée, Dieu se soit dépossédé, de sa substance, et celui qui nous explique cela n’est autre que Jésus lequel nous invite à manger son corps et boire son sang.

    Car Dieu n’a pas créé à partir de rien mais à partir de lui, faisant don de sa personne, faisant don de sa substance.

    Voilà pourquoi aussi, n’ayant pas vu Dieu, ou refusant de le voir, par orgueil, par vanité, par égo, Lucifer porteur de la Lumière Divine a pu se prendre pour Dieu, et ainsi devenir le diable, le Malin, le prince de ce monde comme dit Jésus.

     

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    • #2995965
      Le Juillet 2022 à 20:47 par Anne
      Simone Weil : une météorite dans le ciel de la pensée

      Nuque roide, vous écrivez :
      Dieu ne veut pas s’imposer à chacun de nous, car Il attend, avec amour, et patience, que chacun de nous aille vers lui de son plein gré, avec raison, avec conscience, avec amour, avec volonté.

      Je n’ai pas vécu les choses ainsi. Un jour, Dieu est venu, pour moi. Il vient, Il te capte, Il t"emmène, Il te prend. Et la route devient différente.
      Pourquoi certains sont-ils captés et d’autres pas ?
      Mon abbé dit "Il faut d’abord croire".

      Ai-je toujours cru ? Sans doute, pourtant, j’étais si loin de LUI.

      C’était juste pour témoigner que Dieu n’attend pas.

       
  • #2995934
    Le 20 juillet 2022 à 19:59 par Paul82
    Simone Weil : une météorite dans le ciel de la pensée

    Une très grande dame qui nous a quitté trop tot.

     

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  • #2996110
    Le 21 juillet 2022 à 06:44 par PL
    Simone Weil : une météorite dans le ciel de la pensée

    Le 16 mai 1942, ses parents avaient obtenu de pouvoir s’enfuir à New-York avec leurs deux enfants Simone et Alex, mais elle a considéré que c’était de la lâcheté d’abandonner son pays en guerre, et elle a décidé de revenir vivre en France par solidarité avec les autres Français.
    En France pendant l’occupation elle a participé à la Révolution nationale dans sa dimension du revivalisme des cultures régionales, en publiant dans une revue occitaniste un article sur la littérature et l’amour chez les troubadours.

    Son frère Alex Weil, normalien aussi, est le malencontreux promoteur de la réforme de l’enseignement des mathématiques de la fin des années 1960 appelé Mathématique moderne.

     

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    • #2997444
      Le Juillet 2022 à 18:12 par kabouli
      Simone Weil : une météorite dans le ciel de la pensée

      Son frère se prénomme ANDRE et non Alex.
      Simone Weil fut aussi non pas partisane de Pétain mais compréhensive envers l’action des français qui voulait souffler...il ne semble pas qu’elle est manifestée quelque sympathies pour son action.

       
  • #2996359
    Le 21 juillet 2022 à 17:03 par fd
    Simone Weil : une météorite dans le ciel de la pensée

    Ce qu’elle exprime, c’est le retour du Christ dans le monde éthérique, ’sur les nuées’ pour reprendre l’expression consacrée ; la deuxième venue. Voire R Steiner sur cette question fondamentale de Christologie, vu que tout un tas de sectes prêchent un retour physique. L’Eglise et ses mystiques, voyants, initiés n’a jamais soutenu ça et est super claire là-dessus. Les sectes juives comme celle de Zabatai Zvi prêchent un messie, qui n’est autre que l’Anti-Christ. Vladimir Solovieff, le philossphe Russe a écrit une nouvelle sur le sujet.

     

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