L’émission de Giesbert sur le complotisme date de 2015 mais elle montre quelque chose à la fois d’intéressant et paradoxal : le complot évident de ceux qui dénoncent les complotistes.
Le débat des Grandes Questions animé par Franz-Olivier Giesbert, grand propagandiste sioniste devant l’Éternel, met aux prises Bruno Gollnisch avec tout le plateau, et on pourrait ajouter le public et les techniciens.
Pour preuve, pendant le harcèlement de la fille Mitterrand, à 21’24, le réalisateur fait un plan sur une tête d’animal mort avant de descendre sur le visage du numéro 2 du FN (qui n’était pas encore devenu RN).
En face de lui, et la chroniqueuse télé Mazarine Pingeot et l’historien Marc Knobel vont tenter de noyer les propos de Bruno Gollnisch dans un bel ensemble accusateur qui fleure bon... le complot !
Mazarine à 18’58 : C’est la première fois de ma vie que je parle avec un négationniste donc je suis un petit peu émue... Et je vous pose une question hyper naïve : est-ce que vous y croyez vraiment, est-ce que c’est une stratégie politique ou est-ce que vous croyez vraiment que les chambres à gaz quand même doivent être encore questionnées par les historiens, vraiment j’aimerais vraiment savoir, j’aimerais vraiment comprendre comment faire de la politique en falsifiant l’histoire, vraiment je vous pose naïvement la question.
Gollnisch : Vous m’avez appliqué une épithète qui a servi à me persécuter pendant des années.
Mazarine : Ben excusez-moi, mais vous avez un petit peu donné le bâton pour vous faire battre.
Gollnisch : Ah bon, ça veut dire que les historiens doivent faire leur métier.
Mazarine : C’est un complot contre vous sans doute.
Gollnisch : Attendez, je vous signale effectivement que ceci a servi de persécution professionnelle et judiciaire contre moi, que les 11 magistrats de la cour de cassation ont décrété que j’avais été poursuivi sur la base d’un montage, et que même ainsi articulés mes propos ne tombaient pas sous le coup de la loi, donc je n’ai jamais – donc je ne vous ferai pas de procès je vous rassure – mais l’épithète que vous m’accolez qui est celle en droit français d’un délit, donc on ne peut pas parler librement de ces questions-là, est tout à fait diffamatoire, voilà. Vous voyez, si vous alliez aux sources.
Knobel : C’est Marine Le Pen qui a fait le montage ?
Gollnisch : J’ai bénéficié d’une cassation sans renvoi devant une autre juridiction, c’est extrêmement rare, c’est une institution qui est arrivée pour la première fois dans notre histoire au moment de l’affaire Dreyfus, lorsque rien ne subsiste, lorsque rien ne subsiste des accusations contre un prévenu, à ce moment-là la cour de cassation casse sans renvoi.
Mazarine : Alors très bien. Qu’est-ce que vous pensez de la Shoah, est-ce qu’il y a quelque chose qui serait de l’ordre du complot dans la façon dont on en parle ?
Gollnisch : Du complot ? Non, sans doute pas, on en parle me semble-t-il à livre ouvert.
Mazarine : Est-ce que vous pensez que les historiens ont maintenant à peu près réussi à avoir un consensus là-dessus ou est-ce que vous pensez qu’on pourrait encore émettre des doutes ?
Gollnisch : Ils ne sont pas tous absolument d’accord entre eux. Mais je ne suis pas encore une fois un spécialiste de cette question.
Knobel : Vous parlez de Faurisson je suppose, qui n’est pas un historien, un pamphlétiste.
Gollnisch : Pas du tout.
Knobel : Et avec lequel vous avez sûrement correspondu, de la même manière, de la même manière avez-vous eu plus d’un rapport avec des gens comme monsieur Alain Soral que vous taxiez d’excellent essayiste à Villeurbanne lorsqu’il était au Front national, vous avez rencontré Dieudonné M’Bala M’Bala, mais aussi fréquentez-vous Frédéric Chatillon.
Gollnisch : Mais je vous rencontre aussi monsieur Knobel avec plaisir, je rencontre Maître Louis Blanc, qui est représentant du Congrès juif mondial au Conseil de l’Europe..