C’est la magie de la presse dominante : alors qu’elle participe de toutes ses forces au contrôle de l’opinion, en distillant chaque jour son information pour les nuls, ses grands écarts avec le réel ou la vérité, elle s’en prend de plus en plus à la contre-propagande, qui ne supporte plus sa collusion avec le pouvoir oligarchique.
Il suffit pour cela de qualifier d’« extrême droite » tout ce qui conteste la parole officielle, de criminaliser tout acte, toute parole, toute pensée non conforme au projet oligarchique, dont les journalistes mainstream se font le relais, et le tour est joué. On reste du côté du Bien, peu importe si c’est au prix de la vérité.
Précisons que Le Parisien, qui perdait argent et lecteurs en masse, a été revendu au groupe LVMH du milliardaire Bernard Arnault, l’homme le plus riche de France avec 29 milliards d’euros (il gagne un million d’euros par heure).
Bernard est un grand ami de Tony Blair (l’homme de la guerre en Irak et du massacre de ses civils) ou de Nicolas Sarkozy (l’homme de la guerre en Libye et de l’élimination de son dirigeant historique).
Son premier lieutenant, et discret chef d’orchestre du groupe, n’est autre que le brillant et surpuissant Nicolas Bazire, issu de la banque Rothschild. Il a été mêlé, à cause de l’ancien Premier ministre Édouard Balladur, dont il était le bras droit en 1995, à la triste affaire des ventes d’armes au Pakistan (et ses 327 millions d’euros de commissions envolées), qui est devenue l’affaire Karachi. Nous y reviendrons.
Cette « fachosphère » qui veut manipuler l’opinion
Des sites proches de l’extrême droite s’agitent pour créer des polémiques sur le Net. Des manœuvres qui vont se multiplier pendant la campagne.
C’est la magie des réseaux sociaux : quelques tweets suffisent pour qu’une simple querelle de clocher devienne un événement de portée... nationale. La « fachosphère », cette nébuleuse d’extrême droite de plus en plus active sur Internet, a parfaitement intégré cette nouvelle réalité. Et sait, comme personne, transformer un simple fait divers en phénomène médiatique.
L’évacuation mercredi dernier de l’église Sainte-Rita, dans le XVe arrondissement de Paris, constitue un modèle du genre. À l’origine, il ne s’agit que d’un banal conflit de quartier : l’édifice néogothique doit être détruit pour laisser la place à des logements (certains sociaux) et à des parkings pour les résidents. Le propriétaire du lieu, l’association belge des Chapelles catholiques et apostoliques, doit au préalable faire évacuer le bâtiment, occupé par une poignée d’irréductibles catholiques traditionalistes, afin de finaliser la vente avec un promoteur immobilier. L’évacuation — validée par ordonnance du TGI en janvier 2016 — est donc programmée pour le 3 août. Un cas de figure on ne peut plus classique.
C’est sans compter sur la fachosphère. La veille, les premiers messages d’alerte fleurissent sur Twitter. Concocté par l’association Sainte-Rita, l’un d’eux est un « appel à tous les Franciliens. L’église Sainte-Rita est menacée de destruction. Des impies (sic) veulent la vider et la raser pour y construire un parking ». Les royalistes de l’Action française, le sulfureux Alexandre Gabriac, un ancien membre du FN viré du Front en 2011 pour une photo où il fait un salut nazi, ou encore les sites Ripostelaïque et Fdesouche figurent parmi les premiers à relayer le message. Des anonymes très actifs sur le Web embrayent. Le lendemain matin, le sujet devient l’un des plus commentés sur Twitter.