Un diplomate israélien a écrit officiellement, le 30 août, à des députés français pour leur donner la version de Tel Aviv sur l’emprisonnement du jeune Franco-palestinien. Une lettre bourrée de fausses informations et de reprises de faits contredits par la justice française elle-même en son temps. Visiblement la mobilisation pour la libération de Salah Hamouri gêne Tel Aviv, malgré le silence d’Emmanuel Macron et de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
La mobilisation pour la libération de Salah Hamouri se poursuit et s’amplifie. Après un premier rassemblement devant le ministère des Affaires étrangères, jeudi soir, à Paris, d’autres se sont tenus, notamment à Martigues (Bouche-du-Rhône) et à Mitry-Mory (Seine-et-Marne). Une délégation a été reçue, jeudi, par au ministère des Affaires étrangères, mais, visiblement les autorités françaises refusent de prendre la mesure de ce qui se passe : un citoyen français est placé en détention administrative sur la base d’un dossier secret, donc illégalement au regard du droit international. C’est d’ailleurs le ministre israélien de la Défense, Avigdor Liberman, connu pour ses déclarations racistes, anti-arabes et anti-palestiniennes, opposé à tout accord avec les Palestiniens, qui a lui-même signé l’ordre de mise en détention administrative de Salah Hamouri.
Jean-Yves Le Drian, ministre français, n’a pas jugé utile de recevoir lui-même la délégation, ni même envoyer un membre de son cabinet, qui aurait traduit son souci politique. Un haut-fonctionnaire a écouté les arguments de Bertrand Heilbronn, président de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) et de Patrick Le Hyaric, député européen. Mais on se doute bien, quelles que soient ses compétences, qu’il n’avait aucune latitude pour répondre. Le site du magazine L’Express cite le ministère des Affaires étrangères qui a exprimé sa « préoccupation face au recours extensif à la détention administrative » et « appelle, par ailleurs, les autorités israéliennes à permettre à son épouse française et à leur enfant de lui rendre visite ». Étonnant ! D’abord parce que l’épouse française de Salah Hamouri a été refoulée la dernière fois qu’elle a voulu, avec leur bébé, rejoindre son mari, dont elle se trouve séparée de fait. De plus, il ne s’agit pas de lui rendre visite mais d’obtenir sa libération !
À l’Elysée, c’est pire, on ne daigne même pas répondre aux courriers des députés et sénateurs communistes qui ont interpellé, dès le premier jour, le président de la République. [...]
C’est dans ce contexte qu’advient le plus révoltant. Une lettre de l’Ambassade d’Israël en France, datée du 30 août, reçue par le député socialiste de la Loire, Régis Juanico, qui, contacté par l’AFPS de ce département au même titre que tous les parlementaires, est intervenu auprès du gouvernement français pour obtenir des explications sur le sort de Salah Hamouri.
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Salah Hamouri placé en détention administrative pour six mois
Présenté devant un juge mardi 29 août, Salah Hamouri a été placé en détention administrative pour une durée de six mois minimum.
Ce Franco-Palestinien est soupçonné d’avoir renoué avec des « organisations politiques illégales », ce qu’il nie. Salah Hamouri a déjà purgé sept ans de prison en Israël avant d’être relâché dans le cadre de l’échange de prisonniers avec Gilad Shalit en 2011. Il était accusé d’avoir projeté l’assassinat du rabbin le plus influent de l’Etat hébreu, mais s’est toujours déclaré innocent. Sa famille et ses avocats ne comprennent pas cette nouvelle condamnation.
Sans inculpation, ni jugement, Salah Hamouri va être incarcéré pour une durée de six mois minimum. Le tribunal israélien avait décidé de placer le Franco-Palestinien en résidence surveillée pour 20 jours. Mais quelques heures après ce jugement, le ministère de la Défense a émis un ordre de détention administrative.