L’information connue de certains était restée jusqu’ici secrète. Jean-Claude Lefort, ancien député communiste a décidé de monter au créneau. « Décidément, on ne laissera pas tranquille Salah Hamouri », dénonce - t-il dans un communiqué. « Mais cette fois le cynisme est absolu : c’est sa femme, Elsa Lefort, enceinte de leur enfant, qui a été refoulée d’Israël !, » continue M. Lefort, le père de cette jeune femme.
Elsa Lefort est partie vivre à Jérusalem en 2014 où elle s’est mariée en juin de la même année avec cet ancien prisonnier, détenu dans une geôle israélienne pendant près de 7 ans (mars 2005-décembre 2011), reconnu coupable par un tribunal militaire (illégal au regard du droit international) d’avoir voulu fomenter un attentat contre un rabbin, Ovadia Youssef, aujourd’hui décédé. Alain Juppé, à l’époque numéro 1 du Quai d’Orsay, finira par avouer que le dossier d’accusation était vide.
À sa sortie de prison, les déboires de Salah Hamouri n’allaient pas s’arrêter pour autant. Deux arrêtés militaires émanant de l’armée israélienne ont été pris contre lui en 2015, l’interdisant de se rendre dans les territoires occupés palestiniens. L’empêchant ainsi de finir son cursus d’avocat : Salah Hamouri avait repris des études de droit et son université se trouve à Ramallah...
Après quelques jours passés à Paris auprès de sa famille lors des dernières fêtes de fin d’année 2015, Elsa Lefort et Salah Hamouri décident de repartir chez eux, à Jérusalem, le 5 janvier dernier. « Munie d’un visa délivré par les autorités israéliennes valable jusqu’en octobre 2016, elle a été refoulée à l’arrivée à Ben Gourion à Tel Aviv. Après deux jours et deux nuits d’emprisonnement, au motif, non prouvé bien évidemment, que le Shin Beth (NDLR : services secrets israéliens) la considère comme une personne dangereuse pour la sécurité d’Israël et même terroriste, a dû revenir en France ! », s’indigne Jean - Claude Lefort.