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Roumanie : une Cour d’appel contredit la Cour constitutionnelle !

Ou pas ?

À seulement dix jours des élections présidentielles de 2025, la Cour d’appel de Ploiești a rendu une décision surprenante, annulant la décision de la Cour constitutionnelle qui avait annulé les élections présidentielles de novembre dernier. La décision du tribunal, qui suspend également l’application de l’arrêt du CCR, crée un chaos juridique sans précédent et peut faire l’objet d’un recours devant la Haute Cour de cassation et de justice. Le parquet près la cour d’appel de Ploieşti a fait appel de la décision de la cour d’appel de Ploieşti.

 

Le 24 avril 2025, 19h00

Une décision de justice inattendue , adoptée jeudi par la Cour d’appel de Ploiești, a plongé la scène politique dans une grande incertitude juridique. Un juge a admis le recours déposé par un particulier et a décidé de suspendre et d’annuler immédiatement la décision n° 10 de la Cour constitutionnelle (CCR). 32 du 6 décembre 2024, qui a invalidé les élections présidentielles de l’année dernière.

 

MISES A JOUR

(ordre chronologique inverse)

 

MISE À JOUR 23h30 – Le juge de la Cour d’appel de Ploiești sera contrôlé pour une éventuelle faute disciplinaire

La Section des juges du CSM a décidé de saisir l’Inspection judiciaire pour vérifier si le juge de la Cour d’appel de Ploieşti qui a résolu l’affaire demandant l’annulation de la décision de la Cour constitutionnelle sur l’annulation du processus électoral des élections présidentielles de l’année dernière a commis une éventuelle infraction disciplinaire.

 

MISE À JOUR 22h00 – Les décisions de la Cour constitutionnelle de Roumanie sont définitives et ne sont susceptibles d’aucun recours, a déclaré, pour Agerpres, le professeur d’université Dr. Tudorel Toader, ancien juge au CRR et ancien ministre de la Justice.

Selon ses déclarations, « le juge qui a rendu une telle décision (suspension de la décision de la CCR sur l’annulation des élections présidentielles du 24 novembre 2024 - non) a réussi à inscrire son nom dans le débat public, même si c’est par une décision inadmissible, en dehors des exigences légales constitutionnelles ».

« Les décisions de la CCR sont définitives, produisent leurs effets dès leur publication au Journal officiel et ne sont susceptibles d’aucun recours. Le juge du fond, comme celui en question, n’a aucune compétence sur la juridiction constitutionnelle, qui est extérieure au système judiciaire, mais a réussi à se faire connaître, disons, dans la société roumaine, même à travers une anomalie juridique », a déclaré Tudorel Toader.

Interrogé sur la possibilité d’appliquer la décision du juge de la Cour d’appel de Ploieşti, il a répondu : « Catégoriquement non ».

« Qui sait quelles considérations, quelles raisons l’ont poussé à agir ainsi ? Je ne pense pas qu’il ignore la loi, car il est évident que les décisions du CCR ne peuvent être soumises à un contrôle contentieux administratif », a précisé Tudorel Toader.

 

MISE À JOUR 21h30 – Le parquet près la cour d’appel de Ploieşti a fait appel de la décision de la cour d’appel de Ploieşti.

Le parquet près la Cour d’appel de Ploieşti a fait appel de la décision par laquelle la Cour d’appel de Ploieşti a admis une demande demandant la suspension de la décision du CCR du 6 décembre 2024, qui a annulé les élections présidentielles, a informé jeudi le parquet général.

 

MISE À JOUR 20h38 – Le juge Cristi Danileţ estime qu’un tribunal ne peut pas suspendre ou annuler une décision du CCR, comme celle annulant les élections présidentielles de décembre 2024, rapporte News.ro.

« Un tribunal ne peut pas suspendre ou annuler une décision du CCR, comme celle d’annuler les élections présidentielles de décembre 2024. Encore moins une décision du CCR qui a déjà été mise en œuvre, en émettant une DG pour organiser de nouvelles élections, en mai 2025 », a-t-il déclaré.

Cristi Danileț estime qu’il s’agit dans le cas contraire d’une « aberration judiciaire », précisant que le juge de Ploiești risque une enquête disciplinaire, que la solution sera corrigée par la Cour suprême et que des sessions de formation spéciales pour les magistrats en droit administratif et en droit constitutionnel doivent être organisées.

« Bien sûr, si l’on en décide autrement, nous sommes face à une aberration judiciaire, qui produit les conséquences suivantes : le juge concerné risque d’être poursuivi disciplinairement pour avoir appliqué la loi de mauvaise foi ; la solution sera corrigée par la CPI ; l’INM devra organiser des sessions de formation spéciales pour les magistrats en droit administratif et en droit constitutionnel », affirme également Danileţ.

 

MISE À JOUR 20h30 – Le ministre de l’Énergie, Sebastian Burduja, affirme que la décision du juge de la Cour d’appel de Ploiești est « un geste extrêmement grave » et constitue une faute disciplinaire passible d’exclusion de la magistrature.

« Les décisions de la Cour constitutionnelle de Roumanie (CCR) sont définitives et généralement contraignantes, conformément à l’article 147, paragraphe (4) de la Constitution. Elles s’appliquent immédiatement après leur publication au Journal officiel. Elles ne sont pas facultatives. Elles constituent la loi suprême », a écrit Burduja sur Facebook.

Il rappelle que le CCR est la « cour électorale suprême » et que la décision d’annuler les élections a été prise à l’unanimité. Selon lui, la violation de la décision du CCR par un juge représente « un exercice de mauvaise foi de ses fonctions » et « une faute disciplinaire grave ».

« Ce qu’un juge de la Cour d’appel de Ploieşti a fait aujourd’hui est un geste extrêmement grave », déclare Burduja.

Le ministre considère que la décision est « de facto inexistante » et « viole de manière flagrante l’art. 147 al. (4) de la Constitution ».

« Nous avons le devoir de dénoncer cet abus flagrant. La décision de la Cour d’appel outrepasse également les limites du pouvoir judiciaire », a-t-il écrit.

Burduja demande publiquement la notification à la Cour constitutionnelle pour déterminer un éventuel conflit juridique de nature constitutionnelle entre les pouvoirs de l’État.

« Ce dérapage doit être sanctionné de manière exemplaire. La tolérance envers le non-respect de la Constitution est une complicité dans l’érosion de la démocratie (...) L’État de droit n’est pas négociable ! », a-t-il conclu.

 

MISE À JOUR 20h20 – L’ancien juge de la Cour constitutionnelle, Augustin Zegrean, a déclaré à News.ro qu’après la décision de jeudi de la Cour d’appel de Ploieşti, qui annule la décision de la CCR du 6 décembre 2024 concernant l’annulation du processus électoral, les élections présidentielles ne peuvent pas être organisées à ce moment.

« Cette décision existe », a souligné Zegrean, précisant que le tribunal de Ploiești a décidé à la fois d’annuler la décision du CCR et de suspendre son application, ce qui, selon lui, « est impossible, mais existe ».

Selon l’ancien juge du CCR, la tenue des élections présidentielles prévues en mai dépend désormais de la rapidité avec laquelle la décision du tribunal sera motivée et contestée.

« Tant que personne n’annule la sentence du juge de Ploieşti, les élections actuelles ne pourront pas vraiment être organisées », a expliqué Zegrean.

Il ajoute que si le juge motive rapidement sa sentence et qu’elle est immédiatement portée en appel, la tenue d’élections en mai est encore possible.

 

MISE À JOUR 20h00 – L’activité de tous les bureaux électoraux se poursuit sur la base et pour l’exécution des mesures prévues par les actes normatifs et administratifs de nature normative qui visent la procédure actuelle d’élection du président de la Roumanie, a annoncé jeudi le Bureau électoral central.

Les clarifications du BEC interviennent dans le contexte du prononcé du jugement n° 106 de la Cour d’appel de Ploieşti. 135/24.04.2025, dans le dossier n° 301/42/2025, concernant la suspension de l’exécution de la décision du CCR relative à l’annulation des élections présidentielles de 2024.

Selon la BEC, la procédure électorale actuelle pour élire le Président de la Roumanie est réglementée à la fois par des actes normatifs et des actes administratifs de nature normative, à savoir :

Ordonnance d’urgence du gouvernement n° 1/2025 concernant certaines mesures pour l’organisation et le déroulement des élections du Président de la Roumanie en 2025 et des élections locales partielles en 2025 ;

Décision gouvernementale n° 4/2025 concernant l’établissement de la date des élections du Président de la Roumanie en 2025 ;

Décision gouvernementale n° 17/2025 concernant l’approbation du programme calendaire pour la réalisation des actions nécessaires à l’élection du Président de la Roumanie en 2025 ;

Décision gouvernementale n° 68/2025 sur l’établissement de mesures pour la bonne organisation et le bon déroulement des élections du Président de la Roumanie en 2025 ;

Décision gouvernementale n° 79/2025 sur l’établissement du budget et des dépenses nécessaires à la préparation, à l’organisation et au bon déroulement des élections du Président de la Roumanie en 2025.

« Dans ces conditions, l’activité de tous les bureaux électoraux se poursuit sur la base et pour l’exécution des mesures prévues par les actes normatifs et administratifs de nature normative qui visent la procédure actuelle d’élection du Président de la Roumanie », indique un communiqué de presse du BEC.

L’affaire Georgescu

 






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9 Commentaires

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  • C’est pire dans les autres "démocraties " européennes pour empêcher les peuples de choisir
    En France vous avez le "front républicain " avant les élections
    En Allemagne et en Autriche c’est pire, après la victoire de l’afd ou du fpö, les autres partis perdants se coalisent pour empêcher le pouvoir ; la droite mole et traître fait alliance avec les Verts et les socialistes pour gouverner ! On vole l’élection au peuple ! Pas un ministre ou un portefeuille à un élu de l’AfD ou du FPÖ !

     

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  • C’est très courageux de la part de ce juge d’avoir osé bouleverser le statu quo antes qui a suivi le coup d’état orchestré par les ennemis de la démocratie avec la bienveillante ingérence de l’UE.

    Cela remet cette spoliation du peuple roumain au cœur des discussions, et ce serait intéressant de connaitre les moyens de fait et de droit invoqués par le plaignant, et les motifs du juge pour soutenir sa décision.

    C’est d’autant plus intéressant que toutes les réactions semblent avoir pour objectif d’occulter tout débat sur le vol en bande organisée de l’élection de Calin Georgescu.

     

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  • #3523693

    C’est du même niveau que les types, qui, faute d’arguments solides s’attaquent à votre personne.
    Quant au cours constitutionnelles, quoi de mieux à infiltrer pour n’avoir aucun compte à rendre à la plèbe ? Ses décisions valent au moins celles de Dieu sinon beaucoup plus.

    Le serpent de la démocratie qui se mord la queue.

     

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  • #3523710

    Je connais un juge de cour d’appel à qui il va arriver des bricoles. Et vive la démocratie à la sauce Pustula !!

     

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  • #3523744

    Dire que les décisions de la CCR sont : "sont définitives et ne sont susceptibles d’aucun recours" est sans doute vrai.
    Mais alors : pourquoi cette CCR a-t-elle validé les résultats de Georgescu au 1er tour, puis les a invalidé juste après ?
    Si ces décisions sont définitives, elles ne peuvent donc être remises en cause.
    Excepté -dans une DÉMOCRATIE- par les électeurs.

     

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  • Dans le domaine de la pure oppression, la Roumanie n’est rien, comparée à la France ici-maintenant. Une tyrannie avec le faux nez de la pseudo-démocratie, un parti unique avec le faux nez d’un pseudo-multipartisme, une faillite avec le faux nez d’une pseudo-prospérité, un pays occupé avec le faux nez d’une pseudo indépendance. En France, tout est devenu progressivement faux.

     

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  • Cette arnaque contre le peuple roumain sur leurs élections présidentielles avec intervention des escrocs « qui-l’on-sait » à la tête de l’UE. est à mettre en parallèle avec les circonstances plus que troublantes du référendum de 2005 en France et d’un Traité refourgué copié-collé quasi au peuple français en 2007 ... sans que l’on puisse en sortir.

    Voir l’ouvrage d’André Bonnet, avocat et ancien magistrat, auteur de
    « Référendum de 2005 : les preuves de la trahison démocratique. Sortir du traité de Lisbonne  » où il explique en détails la chronologie de la procédure, la rédaction du Traité, démontre, argumente sur le pourquoi, le comment et par qui le Traité de Lisbonne a été rédigé en toute opacité afin que le Parlement français réuni avec grande diligence en termes de délais en Congrès à Versailles en 2007, le vote d’un seul homme ( derrière Sarko étant cet homme ... ) sans qu’aucune voix n’ait le temps de réagir. Et surtout pas la population hypnotisée par des médias-menteurs, s’abstenant de faire de la pédagogie bien sûr, comme d’hab. ! Surtout, après un référendum ... « populiste » :) :) comme les élections présidentielles roumaines.

    Notre regretté Philippe Seguin nous l’avait prédit dès 1992 !

    Et là, en Roumanie « bis repetita placent » les mêmes méthodes de joueurs de poker menteurs en bande organisée autant dire la U.E.mafia ont recommencé avec la Roumanie. Ça ne peut que nous interpeller ici en France.

    Nous continuons de monter l’escalier péniblement, avec force et courage, des voix nombreuses s’élèvent ;

    Venez pas dire que la population, le peuple ne bouge pas ... Il peine à découvrir les vérités camouflées sous les tapis des marchands de pantalons à une jambe, mais il y parvient !

     

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  • La décision de la Cour constitutionnelle de Roumanie est un acte administratif, elle est donc susceptible d’être contestée devant une juridiction administrative.

    La Cour constitutionnelle n’est pas intervenue comme une juridiction contentieuse saisie comme telle sur la constitutionnalité d’une loi, mais comme autorité administrative annulant le résultat d’une élection et la validité d’une candidature.

    " Le parquet près la Cour d’appel de Ploieşti a fait appel de la décision par laquelle la Cour d’appel de Ploieşti a admis une demande demandant la suspension de la décision du CCR du 6 décembre 2024, qui a annulé les élections présidentielles, a informé jeudi le parquet général. "

    Si le Parquet, c’est-à-dire le gouvernement, fait appel de la décision, c’est que la décision existe bien. Mais appel devant qui ?

     

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    • Devant mon cul sur la commode.

      Les juristes savent se montrer très inventifs, face aux vides juridiques. La nature a horreur du vide, et les juges aussi !

      Le contrôle des décisions administratives, dans les pays de common law, est une création des tribunaux supérieurs, qui pour cela ont puisé dans des pouvoirs inhérents écrits nulle part, et des constitutions souvent non écrites (comme au Royaume-Uni). Dans la langue de l’homme du commun, on dirait que tout ça est sorti de leur cul.