Pauv’ Bruno ! Il enfume des millions de Français avec son coup de pute sénatorial et ensuite, pour une petite coupure d’électricité – que son supérieur hiérarchique Emmanuel Macron avait pourtant prévue –, il vient chialer sa race bourgeoise à la télé, dévoilant son être intérieur fait de 0 % de commisération et de 100 % de répression.
Il peuvent me couper l'électricité, ils ne m'empêcheront pas de dire ce que j'ai à dire. pic.twitter.com/e06if2FmKq
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) March 16, 2023
C’est le moment de citer la phrase préférée de Zemmour sur Dieu qui se rit des hommes qui déplorent, etc., les causes. Ça tombe bien puisque Zemmour, en ce moment, n’est pas du côté des insurgés. Il reste légitimiste, et les effigies de nos gouvernants brûlées le révulsent :
Jusqu'où va-t-on descendre ? https://t.co/iDgIPb6quW
— Eric Zemmour (@ZemmourEric) March 16, 2023
Tiens, « Jusqu’où va-t-on descendre », ça nous rappelle quelque chose...
Zemmour vient de rater un second rendez-vous avec l’histoire (idem en 2018 avec les Gilets jaunes), sociale en l’occurrence. L’histoire, dont il est pourtant passionné, vient de lui faire un pied-de-nez avec une explosion insurrectionnelle dans toutes les grandes villes de France, au moment où le polémiste devenu homme politique sort son dernier livre. Le Monde en profite pour l’encenser un peu (Zemmour serait déjà en tête des ventes devant Henrion-Caude) et pour le démolir aux yeux des jeunes :
1 200 personnes, de tout âge, sont venues faire dédicacer le dernier livre de leur icône, sorti jeudi 16 mars au matin et déjà en tête des ventes sur Amazon – il détrône la généticienne Alexandra Henrion-Caude, idole du mouvement antivax. Un groupe de quatre collégiens s’approche et demande le nom de l’illustre auteur. « Éric Zemmour ! », répond fièrement un manteau blanc. « Ah ouais, c’est Éric Zemmour ? Mehdi, n’y va pas ! »
Les jeunes, il en est question dans toute la presse, puisque ce sont eux, spontanément, qui sont descendus dans la rue après le 49.3 de trop du couple Bornstein-Macron. Certes, il y a beaucoup d’antifas dans le tas, surtout à Nantes, mais quand il s’agit de dégager le tyran, on va pas faire la fine bouche.
Les jeunes ont pris de vitesse les organisations syndicales, qui ont eu du mal à lancer un mot d’ordre. Martinez et Berger sont sous pression de leurs bases respectives... Il va falloir choisir entre le pognon de l’État et la lutte sociale radicale, les gars !
En face, le parti de l’Argent fait la gueule. Que ce soit dans la Macronie, qui s’est pris un énorme uppercut, ou chez les LR, qui passent pour les pires des traîtres à la nation. Retailleau, qui symbolise le calcul politique minable, tente de se justifier...
BFM TV : C’est pas surtout le quinquennat d’Emmanuel Macron que vous sauvez ce matin ?
Retailleau : Je m’en fiche, moi je ne réagis pas [il semble dire « je ne réjouis pas », NDLR] de cette façon-là, ma boussole c’est pas Emmanuel Macron.
Bruno Retailleau (LR) sur le vote de la réforme des retraites au Sénat : "Ce vote ne signifie en aucun cas un soutien inconditionnel au gouvernement" pic.twitter.com/aUubgdllOc
— BFMTV (@BFMTV) March 16, 2023
On est donc partis, grâce à une accumulation d’agressions élyséennes jamais vues sous la Ve, pour un tour de France insurrectionnel de toute beauté. Certains parlent déjà d’un nouveau Mai 68, d’autres de Louis XVI, de révolution... Le volcan français, cinq ans après la première éruption dite des Gilets jaunes, se réveille à nouveau.