Depuis l’éclatement du FN, Mélenchon ne se sent plus. Il plane, sa tête est devenue un ballon dirigeable et ce, dans tous les sens du terme. Il se voit président, ou ex-président puisqu’il a reproché à Hamon de lui avoir fait perdre le poste de président de la République le 8 mai, et à Hamon le poste de 1er ministre. Ce samedi 23 septembre 2017, les troupes de choc de Méluche sont dans la rue à Paris. Les bourgeois tremblent.
Erratum : les néobourgeois sont dans le défilé.
"Résistance !" - arrivée devant le cortège des luttes. Bravo à tous les salariés en lutte pour nos droits ! #JaiBastille #23septembre pic.twitter.com/3ztTdWzNO0
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 23 septembre 2017
Les manifestants qui scandent, avant d’entamer leur longue marche (moins longue, moins dure et moins sanglante que celle de Mao et de ses soutiens de 1919 à 1949) vers la Bastille, résistance résistance, ignorent peut-être que leur leader a donné comme consigne de vote de battre le candidat du camp national, pour faire élire celui du camp libéral. Et maintenant, on pleurniche contre Macron et ses ordonnances. Oui mais Mélenchon n’est pas débile, il fait que l’élimination de Marine Le Pen le 8 mai et celle de philippot le 21 septembre lui ouvre grand les portes de la mer Rouge. Il s’agit désormais d’occuper le terrain social, et ce, sans aucune concurrence puisque le FN vient d’abandonner ce créneau juteux.
C’est l’histoire du scorpion qui voulait traverser un torrent et qui demande à la grenouille de le conduire de l’autre côté. le batracien hésite, rapport à la piqûre du scorpion, mais ce dernier le rassure : je ne te piquerai pas, sinon je coule avec toi ! Alors la grenouille, rassurée, embarque le scorpion pour la traversée. Et au milieu du gué, le scorpion la pique. Surprise, la grenouille lui demande : mais pourquoi me piques-tu, tu avais promis ? Le scorpion : que veux-tu, je suis un scorpion, je suis fait pour piquer.
La morale, le FN vient de se piquer (ou de piquer son électorat social) au milieu du gué, sous le regard goguenard de Mélenchon, qui n’est pourtant qu’un opposant de théâtre, comme notre régime parlementaire sait trop bien en fabriquer pour les besoins du Système.
"C’est la rue qui a abattu les rois, c’est la rue qui a abattu les nazis…" : l’anaphore de Mélenchon contre Macron pic.twitter.com/iBsMl0BJNi
— BFMTV (@BFMTV) 23 septembre 2017
"La Rue a abattu les rois, les Nazis, le plan Juppé, le CPE..." C est la rue aussi qui a apporté Mussolini, Mao ou Pol Pot. #delire
— Stéphane Simon (@SimonTeleparis) 23 septembre 2017
Occuper le terrain social, c’est bien, mais la rue, c’est souvent que du théâtre pour les caméras. Occuper le terrain médiatique, c’est mieux. Mélenchon va sortir un nouveau site d’information, intitulé Le Média, tout simplement, expression que nous avions popularisée pour indiquer que les médias se ressemblaient tous et se fondaient en un seul, qui symbolisait la Pensée unique. Et le média d’opposition au Système de Mélenchon de se créer sous ce nom !
Qu’apprend-on, sur le site de la France insoumise ? Qu’il y aura le trotskyste Gérard Miller dedans ! Tremble, Système !
- Resucée de la gauche plurielle (qui avait déjà disparu en 2002)
Sophia Chikirou, citée par Libé :
« Notre site ne sera pas seulement politique et il sera pluraliste, tout le monde aura le droit à la parole. Il y aura des débats et un JT tous les soirs de la semaine. Je sais que beaucoup diront que c’est le média de Mélenchon, mais ce n’est pas le cas. [...] On ne dit pas pas que ça sera mieux que les autres, mais différent. »
Les lecteurs de ce site participatif (financé par des contributions) seront heureux d’y retrouver les plumes d’Aude Lancelin, devenue dissidente depuis son éviction de l’Obs, Thomas Guénolé, le politologue qui voulait pétainiser Philippot, et Guillaume Meurice, le bobo qui taille des pipes au socialo-sionisme avec ses vannes 100% antifrançaises.
Ah, la ligne éditoriale : « Humaniste, progressiste, écologique, féministe ».
Pour sûr, ça va être terriblement différent de la soupe oligarchique !