Le tribunal administratif de Nice a rendu un arrêt, ce jeudi 26 mars, ordonnant à la ville de Grasse, dans les Alpes-Maritime, d’interdire à une boulangerie de mettre en vitrine certaines pâtisseries « pour faire respecter l’ordre public ». Le juge a estimé que les gâteaux « Dieux » et « Déesses », de la boulangerie « Aux délices de Grasse », « portaient atteinte », et cela en l’absence même de volonté malveillante de leur créateur, « à la dignité humaine ».
Les pâtisseries en question représentent deux personnages obèses en chocolat noir, affublés d’attributs sexuels aux proportions démesurées. Elles avaient créé la polémique début mars, lorsque le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) avait déposé un référé-liberté contre la ville de Grasse, considérant ces gâteaux comme des « caricatures négrières, obscènes et injurieuses qui puisent dans la vieille tradition du racisme colonial ».
Interrogé par Le Parisien, le boulanger à l’origine des pâtisseries Yannick Tavolaro s’était défendu de tout racisme. « Je ne comprends ni pourquoi ni comment est née cette controverse. Ce n’est pas nouveau. Je fais ces pâtisseries depuis 15 ans et il y en a dans mes trois magasins », avait-il plaidé.
Le tribunal de Nice a finalement donné raison au CRAN, ordonnant au maire de Grasse « de prendre dans le cadre des pouvoirs de police qu’il détient (...) une mesure d’interdiction d’exposition au public des deux figurines en chocolat portant atteinte à la dignité humaine ». La ville doit s’exécuter, sous peine d’une astreinte de 500 euros par jour de retard. Elle est également condamnée à payer 1000 euros au titre des frais engagés.
L’interview du pâtissier par Jean-Jacques Bourdin ce matin sur RMC :
Rappel des origines de « l’affaire » :