Visionnaire et révolutionnaire, Rachid Taha a marqué l'histoire du rock et créé des ponts inouïs entre différents univers.
Sa vision de la France se raconte comme un voyage.#CulturePrime pic.twitter.com/KoFCCLMt7W— france•tv arts (@francetvarts) January 14, 2020
Rachid a commencé dans l’esprit SOS Racisme pour les « Potes » en reprenant Douce France de Charles Trénet, un joli coup médiatique, mais il a fait mieux ensuite. Il a pris la tangente pour jouer sa propre musique (produite par le guitariste d’avant-garde Steve Hillage) avec sa propre conscience politique, très en avance sur le socialisme victimaire d’alors.
On le retrouve ici dans Barra Barra, un morceau musclé à cheval entre l’Amérique et l’Afrique créé pour le chef d’œuvre de Ridley Scott Black Hawk Down. Pour rire un bon coup, la critique de Téléramasse en 10 mots :
« Sidérante réussite esthétique et technique à l’immersion maximale : fascination morbide pour cette guerre à l’état brut. Génération CoD. »
CoD ? Call of Duty, le jeu vidéo de dégommage. Rien à voir avec le film, qui montre en fait que la meilleure armée du monde, suréquipée, une fois au sol, dans une ville, à l’étranger, n’a plus l’avantage. Rien à voir avec du jeu vidéo.
La version live :
La version Mogadiscio :
La bataille de Mogadiscio (Somalie) mettra en octobre 1992 aux prises les commandos américains de la Delta Force, soutenus par des détachements de l’ONUSOM (2500 Casques bleus, dont pas mal de Pakistanais), et les miliciens de Mohamed Farah Aidid. Le film de Scott retrace fidèlement la violente bataille et le repli américain. Ils perdront une centaine d’hommes dans la bataille, 18 morts et 84 blessés.
Les Somaliens perdront 200 combattants parmi 800 tués, soit une grande proportion de civils, la bataille ayant eu lieu pendant 48 heures en pleine ville. Après cette gifle inattendue, le président Clinton retirera le contingent américain de la poudrière somalienne malgré un glorieux débarquement hollywoodien en 1992 sur les plages, filmé et commenté en « live » par les grandes chaînes américaines. Les stars et les spectateurs déchanteront un an plus tard...
Voici la grande nuit américaine par Le Soir :
Premier épisode : peu après 17 heures à Washington, les chaînes interrompent leurs programmes pour montrer les premiers nageurs de combat débarquer sur une plage, en pleine nuit mais sous la lueur des projecteurs de télévision et les crépitements des flashes des photographes. Des visages maquillés de noir se détachent en contre-jour. Les commandos d’élite se regroupent, puis progressent à travers les buissons, escortés par la presse.
Deuxième épisode : les « stars » des télévisions américaines, comme Dan Rather ou Tom Brokaw, présentent en direct depuis Mogadiscio leur journal du soir. « Evening News » en Somalie, annonce CBS dont le présentateur Dan Rather évoque une atmosphère digne d’Hollywood, sinon d’un dessin animé. Tom Brokaw, de NBC, rassure les téléspectateurs : nous ne sommes pas dans un environnement hostile.
Troisième épisode : vers 20 h 45, nouvelle interruption des programmes, le gros des troupes américaines commence à débarquer. C’est encore la nuit noire, les images ne sont guère évocatrices et les chaînes reprennent le cours normal de leurs émissions.
Avec la levée du jour à Mogadiscio, Dan Rather revient à l’écran. En arrière-plan se détache le « Juneau », l’un des navires ayant amené les Marines au large de la Somalie. Les hélicoptères survolent l’aéroport, évoquant irrésistiblement le film « Apocalypse Now ». Derrière le présentateur, un Marine pénètre dans la tour de contrôle de l’aéroport de Mogadiscio.
Plus près du réel, ce reportage français à Mogadiscio en 2001 dans lequel les hommes (les shebabs) disent soutenir ben Laden :