À la veille de la rencontre de Minsk, les chancelleries russe, ukrainienne et européenne poursuivent leurs discussions dans le but de présenter un plan de paix viable pour régler le conflit en Ukraine.
Les diplomates attendent notamment de prendre connaissance des pourparlers au sein du Groupe de contact sur l’Ukraine, qui réunit aujourd’hui à Minsk des émissaires de Kiev, des régions séparatistes, de Moscou et de l’OSCE.
Mais avant la réunion diplomatique de la dernière chance entre le président russe, Vladimir Poutine, le président ukrainien, Petro Porochenko, le président français, François Hollande, et la chancelière allemande, Angela Merkel, cette dernière était lundi à Washington pour présenter à M. Obama ce plan de paix européen.
Les discussions sont tendues autour de plusieurs points, dont :
le respect d’un cessez-le-feu sur la ligne de front établie en septembre 2014 lors d’un premier accord de paix ou prenant en compte la conquête récente de 500 km² du territoire est-ukrainien ;
une forte décentralisation du pays ou sa fédéralisation ;
la nationalité des membres d’une éventuelle force de maintien de la paix.
Ce plan de paix doit reprendre les points essentiels évoqués par M. Poutine lors de sa rencontre à Moscou avec Hollande et Merkel. À son sujet, le président russe a livré son éclairage :
« La condition première pour stabiliser la situation est un cessez-le-feu immédiat, la cessation de l’opération dite antiterroriste mais de facto punitive dans le sud-est de l’Ukraine, car c’est une voie sans issue susceptible de provoquer une grande catastrophe. Pour cela, il faut que les autorités de Kiev entendent leur peuple. Qu’ils trouvent un terrain d’entente et s’accordent avec toutes les forces politiques et régions du pays. »
Les hostilités se poursuivaient aujourd’hui dans le Donbass. Le grand quartier général de l’armée ukrainienne, situé à Kramatorsk, à 70 km au nord de Donetsk, et à 45 km de la zone rebelle la plus proche, a été touché par des tirs de l’artillerie séparatiste. Plus au sud, les troupes gouvernementales ont lancé une contre-offensive destinée à repousser les forces séparatistes, qui s’approchent dangereusement de la ville portuaire stratégique de Marioupol, dernière grande agglomération de la région sous contrôle ukrainien.