Le président Vladimir Poutine achève une visite officielle de deux jours en Égypte.
Une visite importante pour le chef d’État russe, qui ne s’était pas rendu dans le pays depuis dix ans, alors que l’Égypte était gouvernée par Hosni Moubarak. Un pays qui, depuis, a vu la chute de ce dernier, puis l’épisode Frères musulmans avec Mohamed Morsi, enfin la prise de pouvoir de l’ex-chef de l’armée, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi.
Entre une dîner officiel et une soirée à l’opéra, les deux chefs d’État se sont échangé des cadeaux : une plaquette d’orfèvrerie pour M. Poutine et une Kalachnikov AK-47 pour M. al-Sissi.
Constatant le relâchement dans les relations entre le Caire et Washington, M. Poutine pousse son avantage dans cette région du monde. De son côté M. al-Sissi compte sur Moscou pour équilibrer sa dépendance vis-à-vis des États-Unis. Au menu des discussions : le chaos libyen, la situation irakienne et la guerre en Syrie, ainsi que le conflit israélo-palestinien. À ce sujet, le chef d’État égyptien a déclaré :
« Nous nous sommes mis d’accord sur la nécessité de déployer un maximum d’efforts pour ranimer les négociations bilatérales entre Israéliens et Palestiniens en vue de créer un État palestinien avec pour capitale Jérusalem-Est. »
Annonce forte de ce séjour : la construction d’une centrale nucléaire de quatre blocs de forte puissance, 1 200 mégawatts chacun, dans la région de Dabaa, au nord de l’Égypte (l’URSS devait construire une installation de ce type mais la catastrophe de Tchernobyl de 1986 fit avorter le projet).
Un accord de création d’une zone de libre-échange entre l’Égypte et l’Union économique eurasiatique (Russie, Kazakhstan, Biélorussie) a été conclu. Le Caire compte sur les investissements russes, le Forum économique international de mars prochain et l’élargissement du canal de Suez d’ici un an (la traversée se fera en 8 heures au lieu de 11 actuellement) pour muscler son économie, mise à mal par les changements politiques et les nombreuses violences.
Le président russe a également rencontré le patriarche Théodore II d’Alexandrie et de toute l’Afrique, lui a témoigné le soutien de son pays à la communauté copte et a souhaité que M. al-Sissi poursuive dans la voix du dialogue inter-religieux (le président égyptien a récemment visité la Cathédrale copte orthodoxe, ce qu’aucun dirigeant égyptien n’avait fait auparavant).