Lien ou pas lien ? Les scientifiques se déchirent, alors que pour les agents médiatiques, il n’y a aucun rapport entre le boum des cancers depuis 2021 et le boum de la mortalité qui a suivi les campagnes de vaccination massive depuis janvier 2021.
En feuilletant le mensuel Que Choisir du mois de novembre 2024, on est tombés sur un drôle d’entrefilet, en bas de page à droite, qui évalue à 54 000 le nombre de morts surnuméraires par rapport à l’exercice précédent, si l’on peut dire.
Les auteurs de l’étude relèvent, sur l’année, un excès de mortalité de 54 000 personnes par rapport aux chiffres attendus. Il serait dû à la progression des décès par affections de l’appareil circulatoire, mais aussi à un rebond des pathologies respiratoires, en dépit du reflux des décès par covid.
On ne parle pas explicitement de morts du cancer, mais personne ne s’explique cette surmortalité. Il y a environ 433 000 nouveaux cas de cancer par an, et environ 162 000 morts. Quant aux affections de l’appareil circulatoire, faut-il y inclure les AVC ? On a été taper « affections de l’appareil circulatoire » sur un site de recherche américain, et voilà ce qu’on a trouvé :
Les plus fréquentes sont la cardiopathie ischémique (qui inclut l’infarctus aigu du myocarde ou crise cardiaque), l’insuffisance cardiaque congestive et la maladie vasculaire cérébrale (accident vasculaire cérébral).
Bingo. Même Que Choisir n’ose pas entrer dans la polémique et utilise une expression technique que le grand public ne décrypte pas spontanément ! Quand on parle covid, vaccin et AVC, les gens qui ont eu des proches touchés savent concrètement de quoi on parle. Avec « affections de l’appareil circulatoire », on a un écran.
France Culture s’est emparée non pas de cette info, mais du bruit qui sourd sur le Net, les Français gobant de moins en moins la pâtée médiatico-médicale, au moment où la presse, encore elle, nous enjoint à nous faire vacciner et contre le covid et contre la grippe, un shoot dans chaque épaule !
Cependant, aux États-Unis, certains États appliquent un vrai principe de précaution. RFK Jr est passé par là.
Le Conseil de la Santé du district du sud ouest de l'Idaho a voté à 4 voix contre 3 le retrait des #COVID19 pour des "problèmes de sécurité" et cela malgré les recommandations du CDC qui prône la vaccination dès l'âge de 6 mois et contre l'avis du président du Conseil. pic.twitter.com/VqDy79pD2O— PanDanTag (@PanDanTag) October 31, 2024
Turbo-mensonges
Chez nous, le principe de précaution s’appelle il y a peut-être un lien entre vaccination et cancers, ou AVC, ou thromboses, vous le voyez autour de vous, mais globalement c’est pas grave, mieux vaut se vacciner quand on a peur. C’est ça, le message. Le principe de précaution saute par-dessus 54 000 morts surnuméraires, dont énormément d’AVC. On serait les journalistes de L’Express, on ne serait pas aussi catégoriques.
Nous, cancérologues, tenons à prendre publiquement position sur la thématique actuellement très médiatisée d’un lien supposé entre la vaccination anti-Covid et une augmentation de cas de cancers. Ainsi, certains ont-ils pu parler de « turbo cancers » (de manière impropre car ce terme n’est pas médical et n’est jamais utilisé) c’est-à-dire de cas de cancers très agressifs ou « fulgurants », survenant juste au décours d’une vaccination. De manière très ferme, nous contestons formellement ces informations qui ne sont basées sur aucune publication, sur aucune donnée épidémiologique française ou internationale, malheureusement relayées sans modération par certains grands médias ou sur les réseaux sociaux, et qui ne correspondent en rien à ce que nous, professionnels de santé en première ligne de la prise en charge des cancers, avons constaté à ce jour dans notre quotidien ni dans nos bilans d’activité au cours des années 2021 et 2022.
Sauf que le boum a eu lieu en 2022-2023, données qui ont été officialisées en 2024, et que cet article date de mars 2023. On rappelle que L’Express a été en pointe dans le covidisme et dans la répression sanitaire des récalcitrants.
Cependant, devant la précision de la menace, des médias mainstream commencent à ouvrir quelques vannes dans le barrage, car la pression populaire devient trop forte. C’est ainsi que France Culture a essayé de bloquer la montée des eaux, à l’instar des Chinois à coups de sacs de sable lors des crues du Yang-tse de 1998 et 2002...
Naturellement, les fausses informations sont sur le Net, et les vraies sur Radio France. On notera l’usage des guillemets, destinées à mettre le doute sur l’expression dérangeante.
Pour comprendre comment les fausses informations scientifiques se construisent, se propagent et persistent, « Avec Sciences » propose une programmation spéciale. Toute la semaine, nous allons disséquer des fake news. Et aujourd’hui sur notre table d’autopsie : les « turbo-cancers ».
Il faut le dire d’emblée, les « turbo-cancers » ne renvoient à aucun terme médical. Ils ont été popularisés par Alexandra Henrion-Caude, ancienne directrice de recherche à l’Inserm, devenue figure de proue des opposants à la vaccination contre le coronavirus. Ces « turbo-cancers » seraient des cancers particulièrement agressifs, causés par la vaccination.
Cependant, l’émission le reconnaît à demi-mot et sans crainte des oxymores :
Un lien existe bel et bien entre lymphome et vaccination, mais c’est extrêmement rare, dix cas sur les milliards de doses injectées. En réalité, c’est le changement d’échelle qui nous permet de les observer. Plus on vaccine, plus on a de risque de voir apparaître des effets secondaires très rares. C’est d’ailleurs ce qu’il s’était passé avec les myocardites, on ne pouvait tout simplement pas les voir dans les premières études de développement des vaccins.
Donc il y a plus d’effets secondaires, plus de myocardites et plus de cancers, parce qu’on a plus vacciné.