Clotilde Libert est mère au foyer et professeur à la maison, membre du SIEL (Souveraineté, indépendance et libertés), le mouvement de Kamel Ouchikh).
Il me semble nécessaire de revenir sur deux idées reçues qui portent un immense préjudice aux parents. La guerre scolaire a été rouverte le 29 juin 2016 à l’Assemblée nationale : le ministre de l’Éducation nationale a décidé de contraindre sérieusement les ouvertures d’écoles hors contrat, renforcer les inspections et modifier les règles de contrôle des enfants instruits en famille. 49 députés étaient présents pour le vote. 32 ont apporté leur soutien au ministre, 17 se sont opposés.
Rappelons que les dernières modifications contraignantes pour l’ouverture des écoles hors contrat et l’instruction en famille dataient de 2008, soit avant l’ère Peillon-Belkacem. Elles ont mis fin définitivement à la possibilité, pour des familles, de regrouper leurs enfants déscolarisés en obligeant à créer une école dès que deux enfants qui ne sont pas de la même fratrie sont instruits ensemble. Avec les normes administratives et sécuritaires que cela suppose.
Afin d’éclairer les citoyens il me semble nécessaire de revenir sur deux idées reçues qui portent un immense préjudice aux parents ayant fait le choix de ne pas confier leurs enfants à l’Instruction publique.
Idée reçue n° 1, véhiculée par madame Corre, députée socialiste du Loiret, le 14 juin 2016 : « Pour ce qui est du niveau du test, moi, honnêtement, il ne me choque pas que l’on demande à tous nos enfants d’avoir le même niveau à peu près au même âge ; c’est le cas pour ceux qui sont dans nos écoles, publiques ou privées d’ailleurs, il est logique que ça soit le cas également pour les autres enfants ; c’est une question de niveau scolaire pour tous. »
Faux ! Il n’est pas choquant que tous les enfants ne soient pas capables, au même âge, de réaliser les mêmes tests. La faute, d’abord, à l’Éducation nationale qui fournit 20 % d’illettrés à l’entrée en 6e et 40 % en difficulté scolaire.
Ayant reçu dans ma classe une petite Amélie de 9 ans qui ne savait ni lire ni écrire ni retenir quoi que ce soit malgré une scolarité assidue depuis l’âge de 3 ans, il a bien fallu le lui apprendre. L’inspecteur serait venu, malgré ses 9 ans, je l’aurais présentée au test du CP, le seul qu’elle eût été en mesure de réussir. Avec de bonnes méthodes, nous avons pu lui faire rattraper ses années de retard.