Les élèves défavorisés accusent un retard scolaire « très préoccupant » et les inégalités se renforcent en France, classée par l’Unicef 35e sur 37 pays de l’OCDE en termes d’écarts de performance en lecture, maths et sciences en fonction du milieu social.
« La France se situe presque à la dernière place du classement en termes d’écarts de performance scolaire », relève ce rapport du centre de recherche Innocenti de l’Unicef, publié jeudi, qui étudie les inégalités en matière de bien-être des enfants dans les pays de l’OCDE et de l’Union européenne.
« Le fossé entre les performances des élèves en fonction de leur milieu social est très important » en France.
L’Hexagone rejoint ainsi la Belgique (36e) en tant que pays à haut revenu présentant un écart important entre les enfants situés à la médiane et les 10 % les plus pauvres du groupe d’enfants de 15 ans qui passent les examens PISA (Programme international sur le suivi des acquis des élèves de l’OCDE).
« Ce retard scolaire très préoccupant n’a pas diminué depuis 2006 », déplore l’Unicef.
« Ce que dit l’Unicef est juste, mais c’est une situation qui date de 2012. C’est précisément contre cette situation de pauvreté et de déterminisme social à l’école que nous combattons depuis 2012, avec toutes les réformes entreprises », a réagi jeudi la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem.
« Attendez-vous à ce que le chiffres prochains soient meilleurs », a-t-elle assuré lors d’un déplacement à Mantes-la-Jolie (Yvelines).
La France est en revanche plutôt bien placée en matière d’écarts de revenus entre les enfants les plus pauvres et les enfants « moyens » : relativement peu (9 %) vivent dans des foyers sous le seuil de pauvreté (touchant moins de 50 % du revenu médian français).
L’impact des politiques de transferts sociaux explique en partie « ce résultat honorable », remarquent les rapporteurs.
Côté santé, près d’un tiers des Français de 11 à 15 ans signalent au moins un problème par jour : maux de tête, de dos ou de ventre, irritabilité, insomnies, vertiges... Parmi eux, on compte 12 % de plus de filles que de garçons.