Le philosophe agroécologiste, défenseur d’une « sobriété heureuse », milite pour une production locale et une nourriture saine qui passe par le respect de la terre.
« Notre maison ferait le désespoir du cambrioleur »
Le Figaro. - Vous dites souvent qu’en passant à table il vaudrait mieux se souhaiter bonne chance que bon appétit. Pourquoi ?
Pierre Rabhi. - La nourriture est un fait universel. Tout le monde s’alimente, la terre, les plantes, les animaux… Or, aujourd’hui, non seulement elle ne nourrit pas les gens, mais en plus elle est devenue nocive car nous avons abîmé les sols dans lesquels s’ancre notre alimentation. Le sol doit être vivant. Les micro-organismes, les bactéries ou les vers de terre, au lieu d’être combattus, doivent être défendus.
Quand le bien manger a-t-il cédé la place à la malbouffe ?
Le début de cette débâcle, c’est l’utilisation massive de la chimie en agriculture après la Seconde Guerre mondiale. Nous avons arrêté de respecter les équilibres naturels qu’avec pragmatisme les paysans respectaient. Les plantes ont l’intelligence d’aller chercher ce dont elles ont besoin. Il suffit de leur donner de bonnes terres ou de savoir associer leur complémentarité pour que cela se passe bien.
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Il y a de plus en plus de produits sans gluten, sans protéines, sans lactose… Quel est votre regard sur cette tendance ?
Parce que l’alimentation est devenue suspecte, elle entraîne des raidissements mentaux excessifs. J’ai pu entrer dans des restaurants où la radicalité alimentaire était de mise et j’ai vu des gens tristes. Je ne porte pas de jugement, mais j’ai parfois envie de dire : « Bouffez un bifteck et soyez heureux ! » La joie de dîner entre amis ou en famille est essentielle. Beaucoup de gens pensent que je suis végétarien, mais ça n’est pas le cas. Ceux qui font ce choix ne doivent pas le vivre comme une contrainte, mais comme un élément nécessaire à leur bonheur. J’insiste sur un point : garder un état relaxé par rapport à la vie. Et c’est évidemment vrai pour la nourriture.
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Le Néerlandais n’ont que faire de la philosophie de Pierre Rabhi : ils utilisent les dernières technologies pour pousser encore plus loin le productivisme...
Pays-Bas : l’agriculture du futur ?
Les Pays-Bas révolutionnent leur agriculture. Dans les fermes, un grand nombre de tâches sont désormais automatisées : des remorques autoguidées au milieu des fermes, des poulets élevés à l’aide de caméras infrarouges et nourris par ordinateur, et des légumes qui poussent sans voir la lumière du soleil...
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Les résultats sont là : les Pays-Bas sont devenus le deuxième exportateur agricole au monde après les États-Unis. Ce type d’agriculture peut-il inspirer l’agriculture française ?
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