Mes très chers lecteurs, mon ami Stéphane a retrouvé définitivement son Ange, vendredi dernier à Genève. J’ai eu le bonheur de le voir devant son piano, et je peux vous assurer que ce n’était pas lui qui jouait de son piano, mais bien le piano qui le jouait lui. Le légendaire chef d’orchestre italien Carlo Maria Giulini l’avait haussé au rang des plus grands musiciens pianistes, et désormais il aura la joie de retrouver Erik Satie, Chopin et Franz Liszt qui était son modèle depuis ses 15 ans.
Chose étr-« ange », le 31 décembre au soir, j’avais cassé par mégarde une coupe « Ange » et je l’avais très très mal interprété, ce qui d’ailleurs n’avait cessé de me préoccuper depuis.
Hélas, ce signe des Anges (qu’un de mes très proches allait partir) s’est révélé exact comme vous pouvez le voir sur cette photo.
En effet, c’est le Livre d’Enoch qui nous unissait : il avait écrit une symphonie basée sur Enoch, et moi deux ouvrages sur le livre le plus mystérieux de l’Humanité et on pouvait passer des soirées entières à parler du mystère des Anges descendus sur terre pour enseigner les hommes, ainsi que de celui de la création artistique. D’où venait-elle ?
Donc, les Anges du Livre d’Enoch ont eu la gentillesse de « prévenir », ce qui me garantit, en quelque sorte, de son bien être de l’autre côté. Son heure H était arrivée.
J’ai passé l’été 2021 en sa compagnie, et lui ai parlé encore 3 ou 4 jours avant son « départ ». Il était ravi et honoré du grand concert qu’il devait donner au Centre Culturel Atatürk d’Istanbul, et organisé par le ministère de la Culture turc et les télévisions officielles – je veux dire par là qu’en aucune façon il n’avait exprimé des tendances suicidaires, vu qu’il était impatient de jouer ce « concert du printemps ».
Mais la séparation d’avec son amie intervenue juste après le Nouvel an, l’interdiction de jouer dans le reste du monde à cause de la persécution de la LICRA, l’ambiance délétère due à la folie sanitaire et ses soucis de santé ont créé dans sa tête une dépression qui explique son malaise vagal (il en avait déjà eu en public) ce qui a entraîné sa chute du balcon.
Sa présence joyeuse, son humour bon enfant, son amitié à toute épreuve, sa spiritualité et sa sensibilité de très grand artiste m’étaient extrêmement chers et lorsque nous dînions tous les deux au bord du Bosphore, on trinquait à la santé des Anges, au Merlot des vignobles turcs, au génial pianiste Keith Emerson (du groupe de rock Emerson Lake & Palmer) disparu tragiquement à Santa Monica, et, en août dernier, à la mémoire du batteur des Stones, Charlie Watts (ce qui l’avait d’ailleurs perturbé).
Au final, Stephane Blet a imité d’une certaine façon Keith Emerson : Emerson parce que sa main était paralysée, l’empêchant à jamais de jouer, Stéphane parce que son chagrin d’amour a été la goutte qui a fait déborder son vase d’exilé politique (regardez bien la coupe cassée, elle était en forme de vase justement).
Il avait pris des positions claires, précises et courageuses sur la question Israël-Palestine, ce qui lui a valu, en France, la haine des organisations juives qui avaient décidé de le dépouiller de tout son honneur, de ses revenus et même de sa décoration de chevalier des Arts et des Lettres, décoration que Franck Riester, ministre de la Culture du gouvernement Édouard Philippe d’Emmanuel Macron, lui a en effet très officiellement retiré, du jamais vu, juste pour faire plaisir aux organisations de pleureuses de type LICRA, etc.. Cette dernière avait même tenté de saisir le petit studio de 34 m2 de sa maman retraitée !
Mais ces minables n’ont pas pu lui retirer son talent, ce qu’ils auraient d’ailleurs fait s’ils l’avaient pu, tant ils en étaient jaloux. Néanmoins, Stéphane ne pouvait plus se produire nulle part, hormis en Turquie.
Les chats sont des êtres extraordinaires et lucides : voici trois ans, le chat de Stéphane avait bondi par la fenêtre ouverte du quatrième étage (oubliée par son amie, la même justement – très étrange encore une fois) après avoir vu passer un pigeon... Les pattes et les hanches brisées, Stéphane avait remué ciel, terre et tous les vétérinaires d’Istanbul et avait réussi à le sauver, avant de lui faire construire ensuite, sur mesure, des petites roulettes pour remplacer ses deux pattes arrière.
Son chat lui avait, en quelque sorte, montré le futur avant de mourir quelques mois plus tard. Mon très cher Stéphane, maintenant tu l’as retrouvé ton adorable minou et il va te faire plein de câlins.
Mon Stéphane, on se retrouvera dans le domaine des Anges quand mon tour viendra... À tous nos lecteurs et lectrices qui croient en la puissance de la prière, peu importe la confession, chrétienne, musulmane ou juive, ce soir faites une petite prière pour notre Stéphane Blet qui a quitté notre monde avec le triste souvenir que les anges déchus y mènent désormais la danse.
PS : Merci Monsieur Dieu du fond du coeur pour votre dessin, vous nous avez offert sa dernière photo d’adieu.
PS2 : Pour découvrir le talent divin de Stéphane, allez par exemple à 34 minutes et 40 secondes pour écouter la « Rhapsodie No2 » de Liszt (rendue célèbre par Tom et Jerry), vous serez émerveillés.