« J’ai vu des scanners de personnes qui avaient le crâne fracassé, avec des hématomes intracrâniens et des séquelles neurologiques. C’est tout simplement inacceptable. »
Un collectif de médecins lance une pétition contre l'utilisation des LBD pic.twitter.com/wmNn2YI1LX
— BFMTV (@BFMTV) 1 février 2019
Le docteur Laurent Thines, professeur de neurochirurgie au CHU de Besançon, a lancé une pétition pour un moratoire sur l’utilisation des armes sublétales afin d’alerter « sur leur dangerosité extrême ». Il nous explique ce qui l’a poussé à agir.
Les soignants français pour un Moratoire sur l’utilisation des armes sub-létales. - Sign the Petition ! https://t.co/vX8D7eiaKK : "Je suis Laurent Thines. neurochirurgien, chef de service au CHRU de Besançon,particulièrement choqué des lésions chez les personnes blessées."
— José Jover (@MoiLisez) 27 janvier 2019
Sur la ville de Besançon, il n’y a pas eu de blessés graves liées aux LBD (lanceurs de balles de défense). Mais le médecin a eu accès et a pu consulter avec attention des rapports sur des blessures infligées à des manifestants, transmis par des confrères d’autres régions.
« J’ai pu aussi consulter les images des scanners anonymisés de certains patients. On retrouve à la fois des lésions externes, des plaies du cuir chevelu, des contusions ou, chez certains patients, la perte d’un œil et des lésions internes, du même type que celles que l’on trouve sur des scènes de guerre ou sur des accidents graves de la route. »
Le médecin évoque la centaine de blessés graves et les 17 personnes ayant perdu un œil, un constat qui lui semble tout aussi intolérable. Dans sa pétition, il évoque le cas d’une jeune femme qui, lors de sa première manifestation, a perdu un œil. Et la nécessité pour lui d’agir en tant que médecin.
« Je veux porter la paroles des soignants, car je suis assez surpris qu’ils ne s’élèvent pas contre les violences alors qu’ils sont en première ligne pour gérer ces blessés graves. »
65 000 signataires pour la pétition demandant un moratoire sur les armes sublétales
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Le neurologue parle d’une dérive autoritaire lors des manifestations des gilets jaunes. Il n’hésite pas à évoquer une volonté politique de faire peur aux manifestants : pour lui, le ministère de l’Intérieur veut dissuader les gens d’aller manifester.
« On demande l’arrêt immédiat de l’utilisation de ces armes, pour que l’on statue sur leur dangerosité. Il faut interdire ces armes lors d’opérations de maintien de l’ordre, ou que l’on encadre de façon beaucoup plus stricte leur utilisation. Cela peut passer par le respect des consignes. Ce que l’on voit dans les statistiques actuelles, c’est que la moitié des personnes sont blessées à la tête alors qu’il est interdit de la viser ! »
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Dernière minute
Le Conseil d’État refuse d’interdire les lanceurs de balles de défense lors de manifestations
« Le Conseil d’État rejette la suspension de l’usage en manifestation des lanceurs de balles de défense (LBD). Ce rejet est “total et sans conditions”, précise une source informée.
"Ces armes intermédiaires sont fondamentales, elles permettent de maintenir à distance des manifestants, des casseurs, voire d’aller au contact pour interpeller sans utiliser des moyens pour tuer", avait insisté Laurent Nunez. » (Source : Le Figaro)