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Parisiens et banlieusards payent la lourde note de la politique d’Anne Hidalgo à Paris

Des chantiers à foison et mal programmés, une chasse aux voitures brutale : la capitale est devenue un repoussoir pour les banlieusards. Les Parisiens, eux, n’échapperont pas à une hausse des impôts.

 

On savait que le sous-sol de Paris était un gruyère. Désormais c’est vrai aussi de sa surface. Le croira-t-on ? Au mois de mai dernier, les usagers de l’application Waze ont recensé 31 000 trous dans la chaussée de la capitale, quand, dans le même temps, ils n’en comptaient que 533 à Marseille, et 271 à Lyon. Sur certaines artères, comme le boulevard Malesherbes, dans les beaux quartiers, les nids de poule sont tellement nombreux que les deux roues sont obligés de faire du slalom !

Inutile d’aller chercher bien loin l’explication de ce mitage du macadam. « Depuis 2014, la municipalité a réduit ses dépenses de voirie de 64% », déplore Delphine Bürkli, la maire Les Républicains du 9e arrondissement. Elle même réclame en vain depuis des années que les agents de la ville réparent les feux tricolores de son quartier. « Les devis datent de 2011, et rien n’a été fait. La municipalité m’a royalement proposé une enveloppe annuelle de 7 000 euros alors que la facture s’élève à 1,3 million ».

Cela ne fera qu’une pierre de plus dans le jardin de la maire de Paris. Il en compte déjà tellement ! Saleté, rats, embouteillages, insécurité, trottinettes en folie, déboires juridiques à la chaîne, plan vélo encalminé, travaux à tous les coins de rue, gaspillages en pagaille… En à peine cinq ans, la porte drapeau du vivre-ensemble a réussi l’exploit de mettre beaucoup de monde en rogne. Indice de son échec, 12 000 habitants, lassés, claquent chaque année la porte de sa « ville-monde » pour aller s’installer sous des cieux plus cléments. Mais les ravages de la potion d’Anne Hidalgo dépassent largement les frontières du périphérique. D’abord parce que les premières victimes de sa politique des transports ne sont pas ses électeurs, mais les centaines de milliers de Franciliens contraints de prendre leur voiture tous les jours pour venir dans la capitale. Et puis parce que l’incroyable laxisme avec lequel elle gère les finances de la première ville de France a tendance à conforter, partout dans le pays, les élus les plus dépensiers.

 

Endettement en hausse

Il faut dire que, sur ce point, celle qui se voit comme une rivale d’Emmanuel Macron fait très fort. Son prédécesseur, Bertrand Delanoë, était déjà une pointure dans l’art de dilapider les deniers publics. Mais, on le sait maintenant, c’était un petit joueur en comparaison de son héritière. Entre 2013 et 2017, la dette par habitant de la capitale a bondi de 1 636 à 2 835 euros, et depuis, la facture n’a cessé de s’alourdir. Selon une note confidentielle de la mairie, qui évalue l’endettement à 7 milliards d’euros en 2020, le remboursement des annuités d’emprunt devrait s’envoler pour atteindre 300 millions d’euros dès 2021 contre 200 millions en 2014, et même 400 millions en 2030. « Un niveau absolument insoutenable », alerte le mathématicien Cédric Villani, qui, après avoir siégé dans le comité de soutien d’Anne Hidalgo il y a six ans, figure parmi ses opposants les plus virulents.

Encore, ne s’agit-il là que de l’ardoise officielle, très inférieure à la réalité. Pour masquer l’ampleur du mal, la municipalité a en effet recours à de fines astuces comptables. D’abord elle fait porter une partie du fardeau par les sociétés d’économie mixte qu’elle contrôle. Et puis, elle pompe sans vergogne dans les caisses de ses organismes HLM, en leur demandant de lui verser par avance plusieurs décennies de loyers. Ce seul hold-up financier, qui plombe l’investissement dans le logement social, lui a permis de récolter plus d’un milliard d’euros depuis trois ans. Mais comme cela ne suffit pas, la maire de Paris fait aussi valser les impôts avec une grande virtuosité. Certes, elle s’est bien gardée de toucher aux taux des taxes foncière et d’habitation, sur lesquelles tout le monde se focalise. Mais elle a majoré la ponction sur les résidences secondaires, alourdi la taxe de séjour, fait passer de 3,8 à 4,5% le taux des droits de mutation pour les achats immobiliers, et augmenté les tarifs de stationnement, qui sont officiellement des taxes, de 400%. Elle a également gonflé de 33% les droits de voirie et ajusté de 17 à 50 euros le prix des PV. Résultat : les recettes fiscales de la ville ont bondi de 23%, soit 18% hors inflation. Pas mal pour quelqu’un qui s’était engagé à ne pas augmenter d’un sou les impôts des Parisiens…

 

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Palabres sans fin sur le sexe des anges, « questions d’actualité » sur des sujets hors de sa compétence… Les réunions du Conseil de Paris tournent souvent à la farce.

 

À l’Hôtel de Ville, ce triste constat n’empêche personne de dormir. « Certains jugent que dépenser de l’argent est inutile, pas nous », balaye le Premier adjoint, Emmanuel Grégoire. En rappelant que les agences de notations ont encore attribué cette année la meilleure note possible à Paris. C’est oublier que si S&P, Moody’s et Fitch sont clémentes avec la capitale, ce n’est nullement parce qu’elle est bien gérée. Plutôt parce qu’elle dispose d’un patrimoine cessible considérable (la Cour des comptes l’a estimé à 23 milliards NDLR). « Et qu’en cas de besoin, les élus pourront toujours augmenter soit la taxe foncière, soit la contribution foncière des entreprises, soit les deux », complète Patrick Le Lidec, qui enseigne les finances des collectivités territoriales à Sciences Po. Joli programme !

 

Un effectif pléthorique

Passe encore si tous ces milliards avaient permis d’embellir, de sécuriser, de redynamiser et de rendre plus juste la Ville Lumière. Mais, si l’on excepte la forte hausse du nombre de places en crèche, les progrès ne sautent pas aux yeux. « En 2001, la capitale comptait 40.000 agents. Elle en abrite aujourd’hui 55.000 mais la ville n’est pas mieux administrée, bien au contraire », résume l’élu LR Jean-Baptiste de Froment (LR). Selon la Cour des Comptes, Paris emploie 2,2 fois plus de fonctionnaires par habitant que Rome, 2,5 fois plus que Londres, 2,8 fois plus que Madrid. Le pire, c’est qu’elle n’applique même pas les 35 heures à toutes ses troupes.

« En réglant ce simple problème, nous pourrions économiser 200 millions d’euros chaque année, estime Jean-Baptiste de Froment. Sans compter les 70 millions d’euros que pourraient rapporter une lutte efficace contre l’absentéisme record de nos agents, qui est à 12%. »

[...]

 

Des milliers de chantiers... qui traînent

Le bilan n’est guère plus glorieux pour l’embellissement de la ville. Ce n’est pas faute d’y mettre le paquet ! Avec Anne Hidalgo, c’est tous les jours la fête des pelleteuses et des tractopelles. Cette année, on devrait compter pas moins de six mille chantiers, contre deux mille en temps normal. Le site officiel de la municipalité en recensait simultanément 1 289 début juin, dont 642 qualifiés de « très perturbants ». « Nous ne sommes responsables que d’une petite partie d’entre eux », minimise le communicant de la ville, Matthieu Lamarre. Peut-être, mais ce sont de loin les plus gênants. À commencer, bien sûr, par ceux des sept places qu’Anne Hidalgo a promis de « réinventer » en privilégiant « les choix porteurs de nouveaux usages » grâce à la « co-élaboration » des Parisiens. Nation, Bastille, Madeleine, Italie, Panthéon, Gambetta, Place des Fêtes…

 

 

À chaque fois, cette « ouverture du champ des possibles » débouche sur le même bazar, la poussière, les palissades, les embouteillages inextricables, les bus qui ne peuvent pas passer, et des Parisiens, « co-élaborants » ou non, en pétard ! Combien coûteront, in fine, ces liftings ? « Nous avons budgété 38 millions d’euros », affirme Emmanuel Grégoire. Surprenant. La seule réfection de la place de la République en avait coûté 24. Le résultat sera-t-il à la hauteur des espérances ? Ce n’est pas certain. Pour l’heure, seule la place du Panthéon a été livrée. Bridée par les architectes des Bâtiments de France, qui ont bloqué son projet de « végétalisation », la mairie s’est contentée d’y installer de disgracieuses tables en bois autour d’immenses bancs de pierre, façon aire d’autoroute prétentieuse. La transformation de la place de la République en immense esplanade minérale n’a pas non plus fait l’unanimité.

Lire l’article entier sur capital.fr

 

Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Mairie de Paris, explique en juin 2019 comment la bande à Hidalgo compte s’y prendre pour rester bien accrochée à la ville qu’elle défigure :

Le désastre Hidalgo, sur E&R :

 






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