@ Voronine
C’est une tradition dans la légion étrangère de mobiliser "les vaincus" : il n’y a jamais eu autant de gens issus des pays de l’est que depuis la chute du mur de Berlin, tout comme il y avait beaucoup d’allemands au lendemain de la seconde guerre mondiale.
Pour cet esprit de camaraderie plus fort que l’idéologie, ce n’est en rien spécifique à l’armée allemande. Je vous renvoi à l’excellent documentaire 14-18 le bruit et la fureur, avec Alexandre Astier en voix-off, qui explique très bien ce qui mobilisait le soldat français (entre autres) tout au long de la guerre : d’abord le patriotisme et "la haine du boche" en 14, la peur de voir sa femme se faire violer quand ils ont pris contact avec des civils belges, puis la haine pour motifs religieux quand la guerre a commencé à durer trop longtemps et à la fin, ce qui les tenait tous : c’était la der-des-der, la guerre à la guerre ; l’idée selon laquelle plus ce serait dur, moins ils risqueraient de connaître à nouveau une situation aussi terrible et surtout : "L’idée que les sacrifices passés justifiaient les nouveaux, que se rendre serait une injustice pour les souffrances endurées et les camarades tombés." Comme quoi, oui, la camaraderie peut-être un moteur mobilisateur fort...mais bizarrement, ça peut être le camarade mort qui donne plus d’ardeur au combat que le camarade vivant.