Il a 64 ans et, malgré cet âge, une silhouette d’adolescent imberbe. Monsieur « X » est né ni garçon, ni fille. Il était doté à la fois d’un vagin rudimentaire et d’un micro-pénis. C’est un intersexué, autrefois appelé hermaphrodite. Il a été inscrit à l’État civil comme homme, a reçu un prénom de garçon et a été élevé comme tel. C’est la première personne déclarée de « sexe neutre » en France, suite à une décision du tribunal de grande instance de Tours.
Le troisième sexe existe-t-il ?
Derrière la distinction homme/femme, la plus évidente, il y a une multitude de cas, certes minoritaires, où le sexe d’un individu n’est pas clair. Une fois sur 4 000, le scénario de la naissance déraille et apparaît un bébé dont personne ne sait, de prime abord, s’il est un garçon ou une fille. En effet, son appareil génital n’est pas correctement développé. Il peut s’agir d’un micro-pénis, ou encore d’une vulve fermée. Impossible alors de l’inscrire à l’État civil, sauf à choisir arbitrairement. La case reste donc vide pendant un temps, qui peut durer jusque trois ans en France. Ensuite, il faut choisir, « F » ou « M ».
Dans la majorité de ces cas, les recherches (tests génétiques et hormonaux, échographies), permettent de déterminer le sexe de l’enfant. En tout cas, de quel côté il « penche » le plus.
« Le sexe s’impose au vu des résultats des examens et ne prête pas à discussion », nous expliquait en 2012 le professeur Georges Audry, chirurgien à l’hôpital Trousseau, à Paris
En une semaine environ, les parents sont fixés. Louise (*), par exemple, est née « virilisée ». Elle était dotée de deux minuscules testicules et d’un pénis collé, « comme une boursouflure », nous racontait sa maman, en 2012. Génétiquement, Louise est de chromosomes sexuels « XX » (de filles) mais elle a reçu trop d’hormones mâles (testostérone) in utero et s’est donc mal développée. Elle a été opérée à l’âge de six mois, son appareil génital, féminisé. Et elle est élevée en fille.
Dans les pays anglo-saxons ainsi qu’en Suisse, ces opérations sont vivement contestées car elles sont assimilées à des mutilations sexuelles. Pratiquées de surcroît sur des enfants encore incapables de dire s’ils se sentent plus fille, ou plus garçon, ou les deux...
« Je ne fais pas de vaginosplastie à une jeune fille avant qu’elle sache à quoi sert un vagin », nous martelait le chirurgien helvète Blaise-Pascal Peyrat
Lire la suite de l’article sur tempsreel.nouvelobs.com
Quant au transgenre, il fait parfois figure de phénomène de mode. Voir le reportage photo dans cet article de l’AFP, Transgenres et fières de l’être au Liban.