Après de longues hésitations, l’administration Obama a adopté sa nouvelle Doctrine de Défense. Pour le Levant, il n’est plus question de « remodeler le Moyen-Orient élargi », ni de renverser le président Bachar el-Assad, mais uniquement de « réduire » l’Émirat islamique. La Maison-Blanche espère remettre sa machine militaire en ordre et en marche. Pour ce faire, le président Obama tente d’obtenir le soutien du Congrès.
En demandant au Congrès de voter une « Autorisation pour l’emploi de la force armée » (Authorization for Use of Military Force - AUMF), le président Obama a décidé, enfin, de clarifier la politique des États-Unis au Levant.
Selon sa proposition de loi, le Pentagone serait autorisé à poursuivre Daesh sans limitation dans l’espace (c’est-à-dire à la fois en Irak et en Syrie, puis n’importe où), en utilisant des hommes au sol pour le renseignement et le soutien aux frappes aériennes, mais pas pour le combat terrestre, enfin pour une durée de 3 ans renouvelables [1] ; une définition de mission correspondant en tous points aux exigences du chef d’état-major interarmes, le général Martin Dempsey [2].
Au cours des dernières années, seules 2 « autorisations pour l’emploi de la force armée » ont été votées. La première, le 14 septembre 2001, autorisait à attaquer les nations, organisations ou personnes liées aux attentats du 11 septembre, tout autant que celles liées à d’autres groupes terroristes quels qu’ils soient, sans limitation de temps [3].