Véritable numéro un iranien, le guide suprême de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei a fixé sept conditions aux Européens pour sauver l’accord nucléaire après son abandon par les Etats-Unis.
Le numéro un iranien a demandé aux Européens une série d’engagements. Tout d’abord, qu’ils présentent une résolution au Conseil de sécurité pour protester contre l’abandon de l’accord nucléaire par les Etats-Unis.
Ensuite s’engager à ne jamais évoquer le programme balistique de l’Iran ni la présence de l’Iran dans la région. Or, les pays européens veulent précisément parler de ces questions avec Téhéran.
Les Européens doivent aussi donner des garanties sur l’achat du pétrole iranien malgré les pressions américaines ainsi que des garanties sur les transactions bancaires avec l’Iran.
M. Khamenei a déclaré qu’il ne faisait pas confiance aux Européens qui ont toujours montré qu’aux moments sensibles, ils se sont rangés aux côtés des Etats-Unis. « Si les Européens hésitent à répondre à nos exigences, dit-il, l’Iran sera en droit de reprendre ses activités nucléaires. »
Rejet des conditions américaines
Enfin, l’ayatollah Ali Khamenei a adressé une fin de non-recevoir aux exigences formulées lundi par le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo après le retrait de Washington de l’accord nucléaire,
Le secrétaire d’Etat avait notamment demandé l’arrêt de l’enrichissement d’uranium, du programme balistique et la sortie de l’Iran de la Syrie ou l’arrêt de son aide au Hezbollah libanais et aux groupes islamiques palestiniens.
Les déclarations des responsables américains ne sont pas novelles « et depuis la révolution islamique il y a 40 ans, ils cherchent à renverser le régime islamique », a déclaré le numéro un iranien.
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Le 21 mai 2018, Le Figaro résume le plan américain pour le Proche-Orient.
Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a dressé une liste de douze exigences auxquelles Téhéran doit se plier.
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L’ultimatum américain énumère douze exigences auxquelles l’Iran doit se plier, de la fermeture totale et vérifiée de son programme nucléaire à la mise sous contrôle de ses missiles balistiques en passant par l’arrêt de toutes ses interférences régionales (Irak, Syrie, Yémen, Afghanistan, Israël), la fin des cyberattaques et des provocations maritimes, ainsi que la libération des prisonniers américains. « C’est une longue liste, reconnaît le chef de la diplomatie, mais ce n’est pas nous qui l’avons créée, c’est eux. »
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En échange de sa soumission, Téhéran obtiendrait « la levée des sanctions, le rétablissement des relations diplomatiques et commerciales, l’accès aux technologies avancées et la réintégration dans le système économique international. »
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« Qui êtes-vous pour décider pour l’Iran et le monde ? L’époque de telles déclarations est révolue », lui a répondu le président iranien Hassan Rohani.
La réponse iranienne ne tarde pas : renforcement de ses défenses.
Le secrétaire général du Conseil suprême de sécurité nationale d’Iran a déclaré dans une interview accordée à Al-Jazeera que Téhéran continuerait à soutenir les mouvements de résistance dans la région, tout en renforçant ses capacités balistiques.
Selon Fars News, l’amiral Chamkhani a déclaré mercredi à la chaîne qatarie Al-Jazeera que le programme balistique iranien n’était pas négociable.
Au sujet du soutien apporté par l’Iran aux groupes de résistance au Moyen-Orient, il a déclaré : « Nous continuerons à soutenir le Hamas et le mouvement du Djihad islamique, le Hezbollah et l’axe de la Résistance dans la région. »
Concernant la situation au Yémen et le désengagement de l’Arabie saoudite pour résoudre la crise, il a précisé que le mouvement yéménite Ansarallah se félicitait du plan de cessez-le-feu européen du mois de ramadan, plan qui a toutefois été rejeté par Riyad.
« Téhéran est prêt à entamer un dialogue constructif et respectueux avec l’Arabie saoudite sans aucune condition préalable », a poursuivi l’amiral Chamkhani. « Les États-Unis n’oseront pas attaquer l’Iran, et leurs sanctions économiques à notre encontre sont vouées à l’échec. »
En réaction aux propos des responsables russes qui avaient appelé les forces iraniennes et le Hezbollah à quitter la Syrie, il a déclaré : « Nous ne quitterons jamais la Syrie, car c’est le gouvernement syrien qui a consenti à notre présence. »