Certains affirment qu’il aurait été victime d’une tentative de coup d’État, voire assassiné. Le 21 avril, des coups de feu ont été entendus à proximité du palais royal. Ryad assure qu’il ne s’agissait pas d’une fusillade, mais simplement d’un drone de loisir qui a été intercepté.
Mais ces événements datent d’avant sa dernière apparition publique. Et pour faire taire les rumeurs, son équipe a diffusé une photo du prince héritier avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi sur Twitter le 17 mai, sans qu’elle ne soit datée. Mohammed ben Salmane y apparaît portant une casquette dont la visière cache en partie son visage.
لقاءٌ وديٌّ يستمر بين الأشقاء..
كان في ضيافة فخامة الرئيس المصري عبدالفتاح السيسي قبل أيام. pic.twitter.com/Va3f1b4XVc— بدر العساكر B.Asaker (@Badermasaker) 17 mai 2018
Aucune image de Mohammed ben Salmane avec Mike Pompeo n’a en revanche filtré lors de la visite du secrétaire d’État américain. Une photo du prince héritier présidant le Conseil des affaires économiques et du développement a été diffusée le 23 mai, sans qu’elle ne soit datée également. La raison qui pousse le prince a être aussi discret demeure encore un mystère.
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Selon la journaliste Clarence Rodriguez qui s’exprime dans Paris Match, ben Salmane est blessé depuis le 28 avril. Et il a contacté Emmanuel Macron par téléphone le 22 mai.
« MBS s’est entretenu par téléphone avec Emmanuel Macron »
Le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) n’a pas été vu en public depuis le 28 avril, provoquant une série de questions. Certains se sont même demandés, notamment dans les médias russes et iraniens, s’il n’avait pas été tué.
Clarence Rodriguez. L’absence de communiqué officiel de la part du palais pour contredire les bruits de couloirs a alimenté la rumeur selon laquelle il avait été tué lors de l’attaque du palais le 21 avril, lorsque les autorités ont allégué qu’un drone, un jouet, avait été abattu. Il y avait quand même des salves de tirs nourris. Le 28 avril, on l’a vu en photo avec son père pour inaugurer ce grand projet touristique à Riyad, la cité du divertissement de Qiddiya. C’est la dernière fois qu’on l’a vu. Son absence est un peu anormale : jusqu’à présent, il était sur tous les fronts. Il intervenait partout en public, on le voyait partout, en photo, à la télé et là ça a été le silence radio et la coupure d’images. C’était forcément inhabituel. Beaucoup ont effet nourri la rumeur selon laquelle il aurait été tué, notamment du côté des Qataris et des Iraniens. J’ai appris qu’il était blessé, mais on ne sait pas si cela est lié à l’attaque du 21 avril. On n’a aucune indication sur la gravité de sa blessure. Mais officiellement, on n’en parle pas.
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A-t-on une idée du retour de MBS sur le devant de la scène ?
Hier soir, il s’est entretenu au téléphone avec Emmanuel Macron à propos de la conférence humanitaire sur le Yémen qui aura lieu le 26 juin à Paris. J’ai appris qu’il répondait aux messages sur WhatsApp, mais on ne l’a pas encore vu physiquement.
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Des dissensions se sont fait entendre au sein même de la famille royale saoudienne.
Au sein de la famille royale, et même du gouvernement, les arrestations des militants la semaine dernière ont surpris. Il y a une ambiance un peu délétère, tout le monde n’adhère pas à la politique de changement aussi drastique et brutale, voire violente, du prince héritier. Ça ne se dit pas d’une façon ostentatoire mais les gens en parlent et ont peur. Je pense que ça finira par poser des problèmes à l’international car MBS veut attirer les investisseurs à construire Neom, ce projet de ville futuriste à 500 milliards de dollars, mais ce n’est pas en se comportant comme il le fait que les investisseurs vont venir. S’il veut vraiment les séduire, il faut qu’il y ait plus d’ouverture. On ne peut pas prôner l’ouverture, dire qu’il y a des réformes, tout en arrêtant les gens qui aspirent à ce changement. Il peut très bien y avoir une implosion dans ce pays, notamment alimentée par la diaspora saoudienne, qui se trouve à l’étranger. MBS est allé trop loin, il a pu jouer la carte du silence car certains lui ont dit qu’il était allé trop loin, qu’il fallait qu’il se mette en retrait. Il ne faut pas croire que tout le monde adhère à sa politique, y compris parmi les jeunes : tous ne sont pas concernés, certains ne sont pas allés à l’école, sont analphabètes…