Egalité et Réconciliation
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Nouveau personnage chez Euro Disney : le Gilet jaune avec un drapeau rouge

 

Ce mardi 6 juin 2023 – rien à voir avec le 6 juin 44 –, les salariés de Disneyland Paris ont reconduit pour la 3e fois leur grève. Ils réclament 200 net de plus par mois, les dimanches payés double, la fin des horaires adaptés et une revalorisation des indemnités kilométriques. Le pire, c’est que les clients soutiennent les grévistes !

 

 

Ils sont 1 000 à manifester dans le camp au son des slogans « de la fée clochette à la fée clocharde », « la magie coûte un bras à nos visiteurs, un rein aux salariés », « cinq ans à trimer pour la souris, toujours payé comme un rat » (source Mediapart). Des Gilets jaunes surgissent au milieu des Mickey et des Donald. C’est le résultat du croisement risqué de l’Amérique ultralibérale avec la France sociale.

 

 

Mais les ennuis de Disney ne s’arrêtent pas aux frontières du parc du Val-de-Marne (qui a reçu tant de subventions publiques) : sur les Champs-Élysées, la boutique historique de la marque, ouverte depuis 30 ans, vient de fermer ses portes. On dirait que le merchandising du rêve a pris un coup dans l’aile. Mais à 52 euros la peluche de base, au moment où l’oligarchie frappe les Français au portefeuille...

 

 

De l’autre côté de l’Atlantique, en Floride, ça va pas mieux : les dirigeants de la multinationale ont engagé un bras de fer avec le gouverneur Ron DeSantis, qui se présente à l’investiture républicaine pour 2024. Le casus belli, qui va aller devant les tribunaux, porte sur la loi LGBTphobe (surnommée « Don’t say gay ») qui interdit l’enseignement de la théorie du genre à l’école.

Disney, qui s’est fait une spécialité de produire des films progressistes, avec des héros gay, lesbien, bi et trans, considère que c’est de la discrimination. En même temps, le chiffre d’affaires de l’entreprise a baissé, suite aux flops de ses films LGBT en salle. Disney a donc porté plainte contre DeSantis, qui a répliqué en suprimant le statut fiscal avantageux de la firme, qui elle-même joue sur l’emploi : l’ensemble des parcs d’Orlando emploie 75 000 personnes. De plus, Disney prévoit d’investir 17 milliards de dollars dans les 10 ans qui viennent, avec 10 000 emplois en plus à la clé. Ce qui fragilise DeSantis dans son parti, traditionnellement pro-business.

La couverture de ce mouvement social, ô combien symbolique, par la presse française, est timide. Normal, quand on sait que ses dirigeants et journalistes sont arrosés d’invitations à la moindre nouveauté, à la moindre attraction venue des USA. Pour le tout venant, c’est moins cadeau : les pauvres, qui sont consommateurs de l’imaginaire Disney, payent cher leur manque d’imagination.

Pour eux, l’empire du divertissement a lancé trois sortes de pass. Le journal 60 Millions de consommateurs, repris par RTL, a chopé la souris en flag de manip pas cool : pour 499 euros par an (il existe 2 autres pass, moins chers et soumis à conditions), les adorateurs du rat US bénéficient en théorie d’un accès illimité au parc, et ne sont pas soumis aux fluctuations de prix et d’affluence.

Ils sont pourtant soumis, depuis le premier confinement, à une « réservation ». La direction se réserve donc le droit de bloquer les pass Infinity en fonction des clients moins fidèles. Les gros payeurs deviennent alors des bouche-trous. Cela nous rappelle la fameuse carte SNCF illimitée à 49 euros par mois pour les jeunes (12-27 ans), qui devait leur rendre le billet abordable... Tous ont été arnaqués car les trains intéressants étaient toujours complets !

 

 

Face à la dureté de la direction et de son propre service d’ordre, très darmaniste, les grévistes savent qu’ils n’obtiendront pas facilement satisfaction, surtout sur le pognon. Or, ces 200 balles, c’est exactement ce qui manque aujourd’hui, inflation et hausse des prix de l’énergie obligent, aux Français modestes pour boucler leurs fins de mois. La révolte d’Euro Disney est une bulle de plus dans la grande cocotte-minute française...

Aujourd’hui, « les salariés ont moins peur des représailles, estime Cathy Delvallée, habilleuse, avec plus trente ans de maison et membre du syndicat national du spectacle. « Après le Covid, l’entreprise a dû réembaucher et elle a recruté beaucoup de jeunes. Or cette nouvelle génération est davantage prête à défendre ses droits. » Parmi ses collègues, elle dit compter de jeunes habilleuses payées au smic, qui se seraient endettées pour payer leurs études et qui, aujourd’hui, compte tenu de l’inflation, peinent à rembourser leur crédit. « Certains de mes collègues prennent des crédits conso pour manger ». (Le Monde)

Comme prévu, sur E&R

 






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