Raymond Kopa a été le maître d’œuvre de la première grande équipe de France, celle de la fin des années 50. Kopaszewski, le polak de Noeux-les-Mines, éclot dans une équipe pétrie de talents, venus de partout, de France et d’ailleurs. Ce sera une France « polak rital blanche » avant la France « black blanc beur » de la fin des années 90.
Faudra-t-il attendre encore 40 ans une troisième grande équipe de France ? Apparemment non, car la nouvelle génération, celle des Griezmann et des Varane, des Lloris et des Matuidi, des Pogba et des Kanté, des Payet et des Giroud, semble avoir effacé les errances de la précédente (Ribéry et son racaille football club), retrouvé un moral de vainqueur et une morale à toute épreuve.
Raymond Kopa, lui, est entré dans la légende, avec son talent, et sa modestie. Il est vrai qu’à l’époque, le business n’avait pas pris le pas sur le sport. Il régnait un côté amateur même dans l’équipe de France, une bande de copains venus d’en bas, on ne disait pas encore des « quartiers ». La crème du foot de l’époque, c’était des fils de mineurs et de sidérurgistes qui bossaient dans les immenses usines du Nord et de la Lorraine.
Il n’empêche que Kopa sera repéré par le plus grand club de foot de l’époque, et probablement de tous les temps, le Real de Madrid, les Merengue aux 10 ou 11 Coupes d’Europe. Le petit Français y gagnera trois Coupes d’Europe des Clubs Champions, comme on disait encore, avant la « libéralisation » du foot et le changement en la très lucrative Champion’s League.
Après Kopa, il y aura Platini, fils de rital arrivé en Lorraine, et Zidane, fils d’immigrés algériens des quartiers populaires de Marseille. Si le foot est si populaire, c’est qu’il vient, malgré sa professionnalisation excessive, toujours d’en bas.
Un footballeur princier et solidaire :
"Les joueurs sont des esclaves" La grande implication de Raymond Kopa pour les droits des footballeurs ⬇️ #91E @nicolas_vilas @PDucrocq pic.twitter.com/UTAzBvjPDe
— SFR Sport (@SFR_Sport) 3 mars 2017