Les agriculteurs français entendent exprimer la colère d’un monde paysan qui se sent étranglé par la chute des prix de leurs produits et la multiplication des normes.
Quelque 1.000 tracteurs répartis en six convois ont fait route lentement en direction de Paris jeudi matin pour exprimer la détresse du monde paysan et réclamer des aides, sans provoquer les embouteillages redoutés en raison d’une circulation nettement moins importante qu’à l’ordinaire, rapporte l’AFP.
Les premiers tracteurs arrivent place de la Nation. #Agriculteurs pic.twitter.com/kYq86g6vIW
— Sylvain Tronchet (@SylvainTronchet) 3 Septembre 2015
Vers 8h00 du matin, la préfecture de police de Paris avait compté 1.038 tracteurs, 49 bus et 50 véhicules légers qui faisaient route vers Paris. Au total les organisations agricoles ont prévu de mobiliser plus de 1.500 engins.
On pouvait lire sur les pancartes « Paysans en détresse », « France n’abandonne pas tes paysans » ou encore « Il faut vivre de la ruralité » sur les tracteurs de ces agriculteurs en colère.
Les agriculteurs devraient réemprunter les mêmes itinéraires en fin de manifestation, encombrant les autoroutes dans le sens Paris-province. Mais leur départ n’est pas garanti : certains agriculteurs n’excluent pas de camper sur place s’ils ne sont pas satisfaits des réponses apportées par le gouvernement à leurs revendications.
« Ce n’est pas notre première manifestation mais ça n’a pas donné grand-chose jusqu’à présent. Là on va à Paris, il y a une réunion, si à 16h00 on est satisfait on repart, sinon on s’adaptera », a déclaré Mathieu, un agriculteur de 20 ans qui tient une exploitation laitière dans l’Oise.
En premier lieu, les manifestants réclament une « année blanche pour les traites bancaires afin de redonner du souffle aux exploitations et de leur permettre de payer leurs fournisseurs », selon Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA.
Par ailleurs, les agriculteurs attendent une réponse à leur demande de moratoire sur les normes, notamment environnementales, dont ils dénoncent l’empilement bureaucratique. Ils estiment que la France « va au-delà des contraintes européennes » dans sa transposition des textes communautaires.
Les agriculteurs dénoncent aussi la guerre des prix entre les enseignes de la grande distribution, qui tire toute la chaîne de production vers le bas.
Mais les producteurs français ne sont pas les seuls à subir une crise qui semble ne plus finir. Des milliers de producteurs de lait se rendront le 7 septembre prochain à Bruxelles afin de prendre part à la manifestation ayant pour but d’exiger une politique de prix équitables pour les produits laitiers et un soutient des exploitations agricoles se trouvant au bord de la faillite.