Le chef d’état-major israélien et son homologue saoudien ont étudié, mardi 16 octobre, en marge de la conférence des chefs d’état-major à Washington, plusieurs questions régionales, dont l’Iran et la Syrie. Mais les sources bien informées évoquent d’autres questions qui ont figuré au menu des discussions alors que le royaume wahhabite traverse une véritable crise.
Soupçonné d’avoir fait disparaître le journaliste Khashoggi, le prince héritier saoudien (MBS) qui a reçu mardi le secrétaire d’État US, en serait, selon certaines sources, à menacer même les États-Unis de mesures de représailles, si ces derniers sanctionnaient Riyad. Il semblerait que MBS ait une plus large confiance à Israël qui l’assiste dans sa guerre sans fin contre le peuple yéménite. Outre le Mossad dont les éléments assurent la protection de MBS, la guerre saoudienne au Yémen se poursuit sous le commandement conjoint USA/Israël. Le régime israélien cherche à étendre son emprise en mer Rouge.
En marge de la conférence des chefs militaires à Washington, le chef d’état-major de l’armée israélienne, Gadi Eizenkot s’est donc entretenu avec son homologue saoudien de l’Iran et de la Syrie.
Eizenkot a affirmé qu’Israël était prêt à échanger ses expériences avec l’Arabie saoudite et les autres pays arabes du golfe Persique et à échanger des renseignements pour faire face à l’Iran. Et d’ajouter : « nous partageons de nombreux intérêts communs avec l’Arabie saoudite ».
Appelant à une nouvelle alliance internationale au Moyen-Orient, Eizenkot a lancé qu’il fallait « un vaste plan stratégique complet pour faire face à l’Iran. Il existe un accord total entre nous et l’Arabie saoudite [à ce propos] »
La déclaration publiée par l’armée israélienne fait allusion aux rencontres de Gadi Eizenkot avec les responsables militaires américains et d’autres dont le nom n’a pas été mentionné.
Ce n’est pas la première fois que les autorités saoudiennes et israéliennes se rencontrent. Bien qu’Israël n’ait aucun lien officiel avec l’Arabie saoudite ou Bahreïn, les relations avec le royaume saoudien et les autres émirats du golfe Persique se sont renforcées ces derniers temps au mépris de la Palestine et de sa cause. Sur fond de cette normalisation qui ne dit pas son nom, les Palestiniens continuent à faire face les mains vides à Israël.
En octobre 2017, les médias israéliens ont révélé la visite de l’héritier du royaume saoudien en Israël et sa rencontre avec les autorités israéliennes. Une délégation officielle de l’État saoudien avait aussi accompagné Mohammed ben Salmane lors de sa visite secrète en territoires occupés.
En été de la même année et avant la visite de Ben Salmane en Israël, la presse israélienne s’est contentée d’écrire qu’un prince saoudien devait voyager dans les territoires occupés.
Depuis le début de l’affaire « Khashoggi » la presse israélienne s’est implicitement rangée du côté de Riyad, allant jusqu’à souligner que l’assassinant du journaliste dissent aurait été « un remake imparfait » des exploits du Mossad. Certains analystes estiment que la rencontre entre les chefs d’état-major des deux pays ne peut être étrangère aux récentes évolutions au royaume saoudien.