Selon notre sondage, 36 % des sympathisants du FN ont une bonne image du leader de La France insoumise.
Si Jean-Luc Mélenchon se délectait de l’effacement du Front national, il ne pensait pas que le parti de Marine Le Pen lui offrirait une crise interne de cette ampleur, prompte à le laisser seul sur le boulevard de la contestation. Jeudi matin, alors que Florian Philippot officialisait sa rupture sur France 2, Jean-Luc Mélenchon prenait place dans le studio de RTL : « Excellent ! » a-t-il laissé échapper. « C’est leur affaire, mais c’est parfait », s’est régalé le leader de La France insoumise, qui a aussitôt ouvert ses bras « à tous ceux qui sont fâchés mais pas “fachos” ».
« Tournez le dos et venez avec nous parce que nous, on défend les salariés, et les autres », leur a-t-il demandé. « Quand on sait que Mélenchon a raté la qualification au second tour de très peu, ce sont des électeurs qui pourront faire la différence la prochaine fois », analyse le politologue Thomas Guénolé, qui verrait dans la reconquête d’électeurs de gauche passés au FN « un succès moral ».
Élargir son public
Au regard de notre sondage Odoxa, réalisé en partenariat avec Dentsu Consulting et France Info, l’appel du pied de Mélenchon trouve une certaine cohérence : 36 % des sympathisants du FN ont une bonne image de lui, bien plus qu’à droite (12 %) et dans les rangs macronistes (26 %). Une performance qui s’explique par les points d’appui du parlementaire : les 18-24 ans (58 %) et les catégories populaires (54 %), deux électorats où Marine Le Pen est également très forte.
« Même si la ligne Philippot était minoritaire au Front national, certains électeurs séduits devraient maintenant prêter une oreille plus attentive à Mélenchon »