Condamné en tant qu’ancien Président de l’Institut national de l’audiovisuel (INA), l’actuel Président de Radio France fait appel du jugement.
Le jugement est lourd : l’ancien Président de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) Mathieu Gallet a été condamné à un an de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende, lundi 15 janvier. C’est en tant qu’ancien Président de l’INA que l’actuel Président de Radio France était jugé pour « favoritisme », soupçonné d’avoir commandé environ 400 000 euros de prestations à deux sociétés de conseil sans avoir respecté les règles des marchés publics. Le tribunal a plutôt suivi les conclusions du parquet, qui avait requis dix-huit mois de prison avec sursis et 40 000 euros d’amende, lors d’une longue audience tenue le 16 novembre.
Une décision contestée en appel par M. Gallet
Contacté par Le Monde, l’avocat de Mathieu Gallet Christophe Ingrain annonce sa volonté de contester le jugement : « Nous faisons immédiatement appel pour que la cour examine ce dossier avec sérénité et dans le respect des droits de la défense, déclare-t-il. Compte tenu des conditions dans lesquelles l’enquête et l’audience se sont déroulées, la décision du tribunal n’est pas une surprise. »
Dans leur plaidoirie, les avocats de Mathieu Gallet avaient tenté d’obtenir la nullité de la procédure en arguant que la procureure de la République de Créteil, Amélie Cladière, se serait montrée « partiale » et aurait commis des erreurs : par exemple en imposant à un personnage public une garde à vue superflue, en n’interrogeant pas certains acteurs-clés ou en envoyant deux citations à comparaître successives.
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L’autorité, qui a nommé le Président de Radio France, pourrait-elle choisir de le démettre ? Pour arguer en faveur du maintien de M. Gallet, il pourrait être mis en avant que les faits ne concernent pas Radio France mais son entreprise précédente. Par ailleurs, le fait que Mathieu Gallet ait fait appel pourrait pousser le CSA à différer sa décision.
Pour autant, une condamnation reste un élément négatif, qui pourrait être invoqué dans la suite du parcours de Mathieu Gallet. Alors que la procédure de renouvellement de son mandat devrait, en principe, être enclenchée à la fin de 2018, l’exécutif envisage, auparavant, de changer le mode de nomination pour le confier au conseil d’administration des entreprises concernées. De plus, le gouvernement pense créer une structure pilotant à la fois Radio France et France Télévisions, ce qui supposerait de nommer un dirigeant unique dès le courant de 2018. Un poste auquel Mathieu Gallet pourrait, en principe, se porter candidat.