Lundi soir [6 février 2017], au théâtre Bobino, le candidat en Marche a exhorté ses marcheurs à ne pas se laisser impressionner par la « déstabilisation quotidienne ».
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C’est à la « rumeur désobligeante » qui court depuis près de deux ans dans Paris qu’il entendait ce soir-là tordre le cou : son homosexualité supposée, et plus précisément, sa relation avec Matthieu Gallet, PDG de Radio France. Une rumeur qui ces dernières semaines mettait la pression sur la direction du mouvement, soumise à la menace récurrente de diffusion de photos volées. Macron n’avait d’abord pas pris la chose au sérieux, de telles photos n’existant à l’en croire tout simplement pas. Mais face au climat de plus en plus délétère de la campagne présidentielle, il a pris le parti de la riposte. « Je suis d’un bloc », rassure-t-il ses soutiens, à l’évidence au courant des bruits mais passablement désarçonnés par le tour que prend l’intervention de leur leader.
« Vous entendrez des choses, que je suis duplice, que j’ai une vie cachée. C’est désagréable pour Brigitte qui se demande comment je fais physiquement », dit-il avec humour. « Elle partage ma vie du matin au soir. Et je ne l’ai jamais rémunérée pour cela ! Je ne peux pas me dédoubler. Si dans les diners en ville on vous dit que j’ai une double vie avec Matthieu Gallet, c’est mon hologramme qui m’a échappé, ça ne peut pas être moi ! » Les rires fusent dans la salle, qui l’acclame debout. « Soyez les colporteurs de notre ambition exigeante », l’encourage alors Macron. « Ne lâchez rien, battez-vous, mobilisez-vous ! ». Il avait prévenu : lui ne lâchera rien.