Lundi [6 février 2017], le candidat Les Républicains à l’élection présidentielle, empêtré dans des soupçons d’emploi fictif, s’est défendu devant un parterre de journalistes. De nombreux représentants de la presse internationale étaient présents pour scruter l’ancien Premier ministre.
L’affaire Fillon passionne bien au-delà des frontières françaises. [...] Les journalistes étrangers, quant à eux, n’arriveront qu’une heure avant la prise de parole de François Fillon, pour les plus ponctuels.
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Ce qu’il est convenu d’appeler le « Fillongate » est jugé « inconcevable » dans la plupart des pays représentés.
« C’est à la fois très amusant et très intéressant, témoigne Nicole, journaliste à la chaîne allemande ARD. Une affaire d’une telle ampleur n’aurait pas été envisageable en Allemagne. Le candidat aurait dû se retirer immédiatement à la demande du parti. »
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La presse anglaise juge régulièrement que ce type de scandale est « totalement normal en France », jugeait The Independant le 27 janvier dernier.
« Fillon est bien moins connu que Le Pen »
La chaîne israélienne i24 News était également présente dans le XVe arrondissement pour couvrir « un événement à la portée internationale », explique Benjamin Petrover, rédacteur en chef de l’émission Paris-Jaffa. « Les élections françaises sont toujours intéressantes, poursuit-il, mais là il y a la dimension tragique d’un homme accusé qui ne souhaite pas se retirer. » Pourtant, si la presse étrangère est venue en masse pour écouter François Fillon ce lundi, ce n’est pas seulement pour le candidat lui-même.
« En Allemagne, il est à peine connu. On connaît le président de la République, pas les anciens Premiers ministres. » Alors pourquoi se déplacer ? Cette affaire est-elle d’une ampleur telle que les journalistes du monde entier veulent entendre les explications du candidat ? Pas exactement. Un journaliste de l’agence américaine Bloomberg explique que l’attrait du « Fillongate » tient à ses conséquences sur la prochaine élection présidentielle, et la possible victoire de la candidate du Front national. « Aux États-Unis, les gens ne sont pas choqués par les faits eux-mêmes, ni par les montants annoncés qui ne choquent personne là-bas, mais ils s’inquiètent de la montée de Marine Le Pen à cause de cette affaire. Après le Brexit et Trump, ils ne veulent plus voir les extrêmes gagner. » Là encore, la candidate frontiste est, il l’assure, bien plus connu que l’ancien premier ministre « parce qu’elle fait peur ».
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