URGENT Le siège de @SOSMedFrance à #Marseille a été attaqué ce vendredi par une dizaine de militants identitaires. La police est sur place et procède à des arrestations. Le personnel de @SOSMedFrance est sain et sauf, mais sous le choc.
— SOS MEDITERRANEE France (@SOSMedFrance) 5 octobre 2018
C’est le dernier coup d’éclat de Génération identitaire. Vendredi 5 octobre 2018, une vingtaine d’entre eux ont investi les locaux de SOS Méditerranée à Marseille, l’ONG qui affrète le désormais célèbre Aquarius, surnommé avec humour « le taxi des mers » par l’association identitaire.
On rappelle que l’Aquarius a sauvé 30 000 migrants de la noyade au départ des côtes libyennes, mais qu’en réalité, au lieu de raccompagner ces candidats à l’émigration clandestine chez eux, le navire traverse la Méditerranée et les ramène chez nous. C’est tout le problème. Il y a une volonté d’augmenter l’immigration illégale et ce, sous prétexte de sauver des pauvres gens de la noyade et de la misère.
Pour Génération identitaire, SOS Méditerranée n’est qu’un
« maillon de la grande chaîne de tous ceux qui profitent de l’immigration massive, des mafias libyennes aux vendeurs de sommeil européens, en passant par la cohorte d’associations subventionnées qui ont fait de l’immigration leur fonds de commerce ».
Une accusation aussi grave que difficile à contrer.
Génération Identitaire occupe les locaux de @SOSMedFrance à #Marseille, l'ONG pro-migrants complice du trafic d'êtres humains. Il faut saisir l'Aquarius !#OccupSOSMed
Signez la pétition pour exiger la saisie de l'Aquariushttps://t.co/SVGukUSeMD pic.twitter.com/zb2S2ewhQR
— Romain Espino (@RomainEspino) 5 octobre 2018
Nous voilà dans un face à face entre immigrationnistes et anti-immigrationnistes. Et comme par hasard, les forces de l’ordre, qui sont intervenues immédiatement sur appel affolé de l’association, ont arrêté les anti-immigrationnistes défenseurs de nos frontières mais pas ls immigrationnistes, qui violent pourtant la loi. Quel qu’en soit le motif, humanitaire ou pas.
Le clip promotionnel de SOS Méditerranée joue sur les sentiments humains et balaye l’obstacle légaliste et surtout, l’objectif politique caché :
Mais qui sont ces petits soldats de l’immigrationniste ? Un journaliste monté à bord de l’Aquarius interroge un militant sorossien qui pense faire le bien :
Après le choc de l’invasion... française, SOS Méditerranée a pondu le communiqué suivant :
Marseille, 5 octobre 2018 - Le siège de l’association SOS MEDITERRANEE France à Marseille a été attaqué ce vendredi par une vingtaine de militants identitaires, à la veille du grand mouvement de mobilisation citoyenne et pacifique dite « vague orange » en soutien à l’Aquarius et aux valeurs d’humanité et de solidarité qu’il incarne.
Entre 20 et 25 individus ont fait violemment irruption aux alentours de 14h10 dans les bureaux de SOS MEDITERRANEE en plein centre-ville de Marseille (France), molestant certains des membres du personnel présent qui se trouvaient sur leur passage et empêchant par la force plusieurs autres de quitter les lieux.
Les forces de l’ordre, immédiatement contactées par SOS MEDITERRANEE, se sont rapidement rendues sur place, ont évacué et arrêté les intrus et prêté assistance au personnel sous le choc.
SOS MEDITERRANEE condamne fermement cette attaque violente revendiquée par le mouvement identitaire et fera tous les recours légaux et signalements nécessaires afin qu’un tel épisode ne puisse plus se reproduire.
Les équipes de SOS MEDITERRANEE remercient tous ceux qui ont spontanément témoigné de leur solidarité ce vendredi, mais aussi les plus de 185.000 citoyens engagés qui ont déjà signé la pétition en soutien au sauvetage en mer lancée il y a une semaine !
A la veille du grand mouvement « vague orange » en soutien à l’Aquarius convoqué ce samedi dans plus de 61 villes en France et en Europe, SOS MEDITERRANEE ne peut que réitérer son appel à une large mobilisation citoyenne pacifique et apolitique autour de ce symbole afin de réaffirmer les valeurs qu’elle porte depuis le début de sa mission en Méditerranée : valeurs d’humanité et de solidarité, du respect de la vie, de la dignité humaine, des droits humains, du droit maritime international.
Vous aurez comme nous apprécié la célérité des forces de l’ordre, qui viennent sécuriser les forces du désordre immigrationniste, ainsi que le qualificatif d’« apolitique » accolé à l’ONG à elle-même.
Apolitique peut-être, mais pas agéopolitique !
Il y a une chose à préciser à propos de la liaison entre l’Aquarius, le navire affrété par l’association SOS Méditerranée, et l’Open Society de George Soros. Les sites identitaires ou souverainistes ont parlé du financement direct de l’ONG par la société de bienfaisance de Soros. Or il n’en est rien, enfin, pas directement. En voulant fact checker l’information (en français on dit vérifier, tout bêtement), ou la rumeur, le journal Libération du 13 juin 2018 a livré une information en demi-teinte. Voici d’abord le démenti du quotidien de gauche :
« Il y a plusieurs fausses informations dans ces différents propos. Goldnadel a raison, sur RMC, de dire que le bateau est affrété par SOS Méditerranée. Il a par contre tort de dire que l’Open Society est “propriétaire” du bâtiment humanitaire. Le journaliste de Boulevard Voltaire a également tort de dire que l’Aquarius est la propriété de SOS Méditerranée (puisque l’ONG ne fait que l’affréter). Et l’avocat, qui a changé de version depuis son passage dans les Grande Gueules, a tort de dire que l’Open Society affrète le bateau.
Interrogé par CheckNews, le responsable des opérations maritimes de SOS Méditerranée, Antoine Laurent, explique que l’Aquarius appartient à l’entreprise allemande Jasmund Shipping. Le navire a eu plusieurs vies, mais a commencé par servir aux gardes-côtes allemands. Il bat le pavillon de Gibraltar, sa base opérationnelle est à Catane en Sicile.
Pour l’heure, pas de trace de l’Open Society Foundations, réseau de fondations créées par le milliardaire américain d’origine hongroise Georges Soros. Contacté par mail, le service presse de la structure philanthropique répond : « Nous ne sommes pas liés à l’Aquarius et à SOS Méditerranée ». Même son de cloche chez Antoine Laurent : « Nous n’avons rien à voir avec l’argent de Soros, et s’il nous a fait un don nous l’ignorons ». »
Où l’on comprend que le nom de Soros dans une entreprise humanitaire produit déjà une odeur de soufre assez dérangeante. S’il est riche en termes d’argent, le milliardaire américain ne semble pas bankable en termes d’image. Pourtant, et là le fact checking de Libé va plus loin, il y a un lien, mais ténu :
« Ce que remarquent les identitaires, c’est qu’il existe une ONG italienne, COSPE onlus, qui est à l’origine d’un projet visant à améliorer le traitement, par les professionnels de l’information, des questions migratoires. L’idée est de mettre à disposition des données (et des chiffres notamment) sur les migrations. Cette plateforme, Open Migration, est soutenue par l’Open Society Foundations.
Par ailleurs COSPE se revendique comme l’un des membres fondateurs de l’antenne italienne de SOS Méditerranée. Il s’agit d’une ONG distincte et plus récente que SOS Méditerranée France, même si les associations se coordonnent.
De là à dire que Soros paye l’Aquarius, il y a un monde. Sur son site, COSPE a déjà publié un communiqué pour expliquer qu’il s’agissait d’une “fausse nouvelle”visant à délégitimer le travail des humanitaires en Méditerranée.
Dans le mail que nous a adressé l’Open Society Foundations, on retrouve les mêmes explications que sur son site internet :
“L’Open Society Foundations ne finance pas les opérations de recherche et de sauvetage dans la Mer Méditerranée. Mais elle soutient des organisations en Italie et ailleurs en Europe qui se battent pour des politiques migratoires dignes et efficaces, en respectant la loi”. »
Il y a bien un lien, même s’il est indirect. Il ressemble à ces liens entre les grandes sociétés occidentales et leurs extensions dans les paradis fiscaux lorsqu’elles défiscalisent leurs bénéfices à travers une myriade de sociétés écrans très difficiles à percer pour les brigades financières des pays concernés, pays qui perdent ainsi des dizaines de milliards en impôts. Les habitants des pays riches sont de la sorte saignés par leurs multinationales. C’est une des clés de la paupérisation paradoxale de nos pays aux PIB importants.
Mince, on parlait de migrants et d’identité, de passeurs et d’ONG, et voilà qu’on arrive à la grande, la très grande piraterie internationale, celle de la finance omnipotente, fugace, invisible, comme le pouvoir profond...
Bonus : la générosité de Raquel Garrido
Il faut un pavillon pour l’Aquarius !
Il faut un mécanisme étatique de sauvetage en mer !#SaveAquarius #SaveRescueAtSea pic.twitter.com/I0tbhImWlV— Raquel Garrido (@RaquelGarridoFr) 6 octobre 2018