La vidéo a été produite et diffusée par le Centre Zahra, qui abrite des militants chiites en France, et qui subit actuellement la pression des autorités française. Et israéliennes.
Yahia Gouasmi s’exprime devant les micros (à 0’56) :
« Dire qu’ils sont venus parce que nous avons des relations avec des terroristes, moi je les prends et je vous prends au défi : quels sont ces terroristes que nous connaissons ? On ne connaît que des militants, sincères, et qui combattent Israël sur leur territoire qui est occupé. Si ça c’est le terrorisme, alors De Gaulle aussi il l’était. »
Après la réaction pondérée de Gouasmi, celle de Xavier Bertrand choque par son côté « terroriste ». Écoutez bien la logique du président du Conseil régional des Hauts-de France depuis 2014 (à 1’18) :
« Il faut démanteler tous les réseaux, que ce soit des réseaux pro-Daech, ou des réseaux anti-Daech (sic), ça c’est une bonne opération qui va dans le bon sens. L’État a eu raison, le gouvernement et le préfet du Nord, le préfet de région qui a été vraiment au premier plan pour préparer cette opération avec les forces de police, ils ont tous fait un travail remarquable. Tous ces réseaux doivent être démantelés et la justice doit taper, taper, quels qu’ils soient, quelles que soient leurs motivations, quelle que soit la cible de leurs attentats présumés. »
Bertrand était interrogé par la chaîne internationale en français de Patrick Drahi, i24news.
Deux poids deux mesures en matière d’antiterrorisme
Le problème, c’est d’envoyer 200 policiers antiterroristes armés jusqu’aux dents pour impressionner la galerie et mettre la pression sur une petite enclave chiite en France, qui ne se cache pas, alors que, pendant le même temps, de vrais tueurs sont lâchés dans la nature, et la nature française. Voici un extrait de l’interview donnée au Figaro du 3 octobre par Guillaume Larrivé, député de l’Yonne et secrétaire général du parti Les Républicains :
« Il y a une urgence absolue : mettre hors d’état de nuire les individus qui veulent nous détruire. Je rappelle, en particulier, que parmi les 506 individus qui étaient détenus cet été pour des actes de terrorisme, et les 1 109 autres détenus identifiés comme islamistes radicalisés, 450 seront libérés d’ici à la fin de l’année 2019. Ce sont des bombes humaines qu’il faut neutraliser. J’appelle le futur ministre à nous recevoir, Place Beauvau, pour entendre les propositions des Républicains, dans l’intérêt national. »
Là on n’est plus dans le montage d’un spectacle anti-iranien en France pour faire plaisir à l’axe américano-israélien, là on est dans le concret dangereux, et personne n’apporte de réponse à la question des djihadistes sunnites accueillis et lâchés sur notre sol, et encore moins le ministre de l’Intérieur puisqu’il a démissionné dans un fracas silencieux.
Il doit savoir des choses et préfère s’extraire du piège. Et ce piège, c’est bien celui de la France sous influence sioniste, qui est obligée d’avoir les mêmes amis et les mêmes ennemis qu’Israël, au détriment de toute indépendance nationale. C’est cette trahison de l’élite – voyez malgré les faits objectifs la version incroyable de Xavier Bertrand – que nous ressentons en bas.
Yahia Gouasmi prend les journalistes à témoins (à 1’47) :
« Vous êtes pour Israël, c’est votre droit. Mais laissez-nous le droit aussi d’être contre le sionisme international, contre le sionisme de l’Élysée, contre le sionisme dans le gouvernement, et nous le disons, nous le répétons : ceux qui sont venus aujourd’hui ont été mandatés par Paris. C’est à vous de faire des investigations. Qui est derrière ça ? »
La réponse vient en images par les Israéliens eux-mêmes, qui à travers un spécialiste du renseignement (Mossad) assument la coproduction ou la coopération avec les autorités françaises (à 2’22) :
« La base existe, l’infrastructure pour cette coopération existe depuis des années. On a des opérations très claires et c’est vrai que c’était à l’israélienne ce que vous venez de dire, c’est-à-dire que oui, il y avait une coopération aussi au terrain, stratégiquement, tactiquement, avec des agents, donc c’est pas seulement de la théorie. »
CQFD.
On est là dans la grande fake news d’État, qui rappelle ce que la presse américaine aux ordres de l’oligarchie reproche à Trump : le grand tam-tam autour du dossier de la prétendue ingérence russe dans les dernières élections masque en fait l’énorme et permanente influence sioniste aux USA, a fortiori dans les élections américaines. Et ce, depuis des décennies. On peut dire, depuis la mort de Kennedy. Et peut-être juste un peu avant...
Dans cette affaire où aucun attentat n’a eu lieu, soit un scénario à la Minority Report, les politiques français se soumettent à la version israélienne, et les médias suivent. Le média d’État France 3 ne déroge pas à la règle sioniste (à 2’40) :
« Le ministre de l’Intérieur a quant à lui annoncé le gel des fonds de l’association et demande la fermeture imminente de cette salle de prière suspectée de diffuser des discours de haine à l’encontre du peuple juif. »
Les toutous-journalistes embrayent sans enquêter, sans douter, c’est une habitude en France occupée. On comprend bien, sans juger sur la forme car c’est à la justice, antiterroriste ou pas, de juger les propos en question, qu’il y a peu d’espace symbolique entre la critique du sionisme israélien et l’accusation de haine à l’encontre des juifs. Les sionistes et leurs suppôts français auront réussi sur ce point : la critique de l’entité israélienne et de ses exactions – massacres, déportations, enfermement – figure désormais au tableau B du terrorisme. Un joli retournement bien dans la tradition de l’inversion accusatoire.
Voici maintenant deux rapprochements, le premier autorisé, le second interdit.
On savait que la France avant vendu sa politique extérieure aux Saoudiens contre des milliards en contrats d’armements, on sait aujourd’hui que sa politique antiterroriste est aussi à vendre. Nos élites sont vraiment corrompues jusqu’à l’os. C’est notre pays qu’ils vendent à la découpe ! Mais le produit de cette vente n’est pas pour les Français...