Le Système médiatico-politique, et aussi juridique, a mis depuis un demi-siècle des bâtons dans les roues du FN, afin de l’empêcher de croître naturellement.
Quoiqu’on pense des dernières orientations idéologiques du RN, il est anormal qu’en démocratie (théorique) le premier parti de France ne trouve pas de financement à la hauteur de ses ambitions auprès des banques. Il doit donc se « débrouiller », et cela lui est aussitôt reproché, comme avec « l’emprunt russe » qui avait fait l’objet de dénonciations de la part de l’équipe d’investigation de Canal+.
Aujourd’hui, les médias semblent trouver normale cette situation antidémocratique, alors qu’elle prouve que le Système punit à l’avance un parti qui ne correspond pas à son idéologie. Logiquement, si les médias mainstream étaient honnêtes, ils dénonceraient à grands cris cette injustice qui fausse le jeu politique. Mais le Système fausse par le truchement du pouvoir profond le jeu politique visible, sans compter le refus de la proportionnelle.
Pour finir, on est en droit de se demander si la récente rencontre Macron-Poutine ne comportait pas un volet spécial consacré au RN, comme il sied en tout rapprochement diplomatique...
L’ardoise du Rassemblement national devient de plus en plus encombrante pour Marine Le Pen. L’un de ses créanciers a saisi mardi la justice russe afin de récupérer 9 millions d’euros, prêtés au FN en 2014. En parallèle, Jean-Marie Le Pen, via son association de financement Cotelec, réclame, lui, 4 millions.
Le 25 décembre, tel un joli cadeau de Noël, au pied du sapin, le RN a reçu un courrier de la justice russe, les prévenant d’un dépôt de plainte à leur encontre. Quinze jours plus tôt, la société Aviazapatchast avait saisi la justice pour « non-recouvrement de crédit ». Cette entreprise, spécialisée dans la vente de pièces détachées d’avions russes, avait hérité de cette créance, contractée par Marine Le Pen en 2014 auprès de la First Czech-Russian Bank, mise sous tutelle il y a 4 ans.
Il s’agit d’un prêt de 9,1 millions d’euros, qui aurait dû être intégralement remboursé en septembre 2019. Mais le parti n’en avait, alors, pas les moyens. Et la situation ne s’est guère améliorée. Depuis plusieurs mois, le Rassemblement national ne reverse plus à ses fédérations une partie des recettes d’adhésions. Et aucun candidat aux municipales ne bénéficie de prêt du parti, comme ce fut le cas en 2014.
Auprès de France Inter, le trésorier, Wallerand de St Just se veut rassurant. Il assure que le RN est « en train de rembourser » cette entreprise russe, avec qui il entretient de « bonnes relations ». « On imagine tout de suite Moscou et le KGB, alors que nous entretenons des rapports tout à fait normaux avec eux ». « Tout va rentrer dans l’ordre », assure-t-il, avant le procès prévu en Russie le 2 juin 2020.
Jean-Marie Le Pen veut fermer boutique
D’ici là, l’ex-Front national va perdre quasiment 80 % de ses revenus. Au lieu de toucher cet hiver, comme chaque année, près de 5 millions d’euros par l’État au titre de sa dotation annuelle, le parti à la flamme ne va recevoir qu’un seul million. Et ça, c’est une revanche de Jean-Marie Le Pen, comme il l’explique au micro de France Inter :
« La situation du Rassemblement National est assez difficile, mais je suis obligé de commencer à mettre mes affaires en ordre, j’ai entamé ma dernière ligne droite. »
À 91 ans, le co-fondateur du FN souhaite en effet fermer son association de financement baptisée Cotelec. Il doit, pour cela, rembourser l’intégralité des personnes qui ont prêté de l’argent à Cotelec pour aider à financer les campagnes frontistes. Depuis 1988, « Cotelec a toujours été indispensable au FN », explique Jean-Marie Le Pen à France Inter, à son domicile de Rueil-Malmaison. « Pour une raison simple : les banques françaises et européennes ont toujours refusé de nous faire les crédits qu’elles faisaient à d’autres partis politiques ».
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Fin février, ou début mars 2020, l’association de Jean-Marie Le Pen va récupérer son dû : un peu plus de 4 millions d’euros, et amputera donc d’autant les ressources du RN. Quand on lui demande comment le RN va maintenant faire sans Cotelec, Jean-Marie Le Pen répond :
« Je ne sais pas, c’est leur problème, quand ils m’ont exclu, je ne sais pas s’ils ont pensé à ça. Mais il fallait y penser quand il était encore temps. »
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